Comment la schizophrénie est-elle représentée dans « Le Horla » de Guy de Maupassant ?
Publié le 06/10/2018
Extrait du document
4) Etude de texte : le héros schizophrène
Le récit commence le 8 mai. Durant ce jour, on ne distingue
aucune marque de mal-être chez le héros. Au contraire, il écrit « Quelle journée admirable ! » ou « Comme il faisait bon ce matin ! ». Ces phrases exclamatives expriment le bien-être
du personnage qui a l'air durable.
Subitement, le 12 mai, le héros écrit « Je me sens souffrant, ou plutôt je me sens triste. ». C'est à ce moment-là que commence une série de symptômes qui nous mèneront à penser que le héro de Le Horla est atteint de schizophrénie.
L'un des symptômes de la schizophrénie est l'intérêt pour des préoccupations métaphysiques étranges. Or, ce même jour, le héros écrit « D'où viennent ces influences mystérieuses qui changent en découragement notre bonheur et notre confiance en détresse ? On dirait que l'air, l'air invisible est plein d'inconnaissables Puissances, dont nous subissons les voisinages mystérieux. » puis « Tout ce qui nous entoure, tout ce que nous voyons sans le regarder, tout ce que nous frôlons sans le connaître, tout ce que nous touchons sans le palper, tout ce que nous rencontrons sans le distinguer, a sur nous, sur nos organes et, par eux, sur nos idées, sur notre cœur lui-même, des effets rapides, surprenants et inexplicables. Comme il est profond, ce mystère de l'Invisible ! »
Le 16 mai, nous apprenons que le héros se sent menacé, persécuté. Cela est l'un des symptômes les plus importants de la schizophrénie. « J'ai sans cesse cette sensation affreuse d'un danger menaçant, cette appréhension d'un malheur qui vient ou de la mort qui approche, ce pressentiment qui est sans doute l'atteinte d'un mal encore un inconnu, germant dans le sang et dans la chair. »
Le 18 mai, le héros écrit « Je viens d'aller consulter mon médecin, car je ne pouvais plus dormir. Il m'a trouvé le pouls rapide, l' œil dilaté, les nerfs vibrant, mais sans aucun
symptôme alarmant. ». En effet, à cette époque, le terme de
schizophrénie était encore inconnu. Les symptômes tels que le pouls rapide ou l' œil dilaté sont, en réalité, dus au manque de sommeil du personnage qui ne parvient pas à dormir la nuit à cause de son angoisse permanente que nous étudierons par la suite. C'est pourquoi le médecin lui prescrit de « boire du
bromure de potassium ». Ce sel était prescrit pour calmer les
angoisses et les pensées nocturnes. Cependant, le 2 juin, le héros déclarera « Mon état s'est encore aggravé. Qu'ai-je donc ? Le bromure n'y fait rien. »
«
nouveau.
La maladie, ensuite, est vue de l’intérieur et le
lecteur est saisi d’inquiétude, souvent dans l’incapacité de
faire la part entre la réalité et l’hallucination.
3) Résumé de l’histoire
Le narrateur est un homme de 42 ans.
Il passe des jours
paisibles dans sa propriété à Rouen, au bord de la Seine.
Un jour, il voit passer devant sa maison un bateau trois-mâts
brésilien.
Depuis ce jour, il est victime d’étranges
sensations, de malaises et de fièvre.
Il se met alors à penser
qu’il n’est pas seul, qu’on le suit quoiqu’il fasse, qu’il est
pourchassé par un être qu’il ne peut pas voir.
Le narrateur
nous décrit son anxiété et le trouble qui l’habite.
Il évoque
ce jour, où il s’est endormi en laissant près de son lit une
carafe remplie d’eau.
A son réveil, alors qu’il était sûr que
personne n’avait pu s’introduire dans sa chambre, il retrouve
la carafe vide.
De plus en plus souffrant, il ressent des phénomènes étranges
et il a l’impression qu’une force mystérieuse le menace.
Il décide de se rendre au Mont-Saint-Michel où il parle avec
un moine de l’existence de choses invisibles.
Le moine lui
raconte de vieilles légendes qui évoquent la présence sur
cette terre d’autres êtres que les hommes.
Il rentre chez lui, et très rapidement, sa folie le regagne.
Il ne sait plus quoi penser et il se demande s’il devient fou.
Il décide de réaliser quelques expériences : la nuit, avant de
se coucher, il place
divers aliments et boissons à côté de son lit.
Quelqu’un boit
la carafe d’eau, puis le lait.
Il en arrive à la conclusion
effrayante que quelqu’un est présent dans sa chambre chaque
nuit et que celui-ci boit son eau et mange ses aliments.
Il décide alors de se rendre à Paris où il reste trois
semaines.
Il assiste à une séance d’hypnotisme qui le trouble
profondément.
Une question l’angoisse : existe-t-il des forces
invisibles ?
Rentré chez lui, il est à nouveau saisi par la peur.
Il ne
paraît plus maître de ses actes.
Un jour, alors qu’il se
promène dans son jardin, il voit devant lui une rose se casser
et s’élever dans les airs.
Inquiet par ce qu’il vient de voir,
il s’assied sur un fauteuil.
C’est alors qu’il voit une page
de son livre, qu’il avait auparavant posé, se tourner comme si
une personne était en train de lire.
Le narrateur est alors sûr de lui : un être invisible est à
quelques mètres de lui, et il l’envahit de sa présence
pesante.
Il baptise cet être « le Horla ».
Un soir, il se retourne vers son miroir comme à son habitude
mais il est surpris car il n’aperçoit pas son reflet.
Celui-ci
a disparu.
Puis, lentement, il réapparaît comme si quelqu’un
ou quelque chose était passé devant lui.
Le narrateur finit par mettre le feu à sa maison et laisser
brûler vifs ses domestiques pour tuer le Horla.
Mais il doute
du succès de son action et confie qu’il est donc obligé de se
tuer lui-même.
Il entrevoit la mort
comme une ultime délivrance.
2.
»
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