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Comment est représentée la relation amoureuse dans Tous les Matins du Monde ?

Publié le 26/04/2012

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       La relation amoureuse dans Tous les Matins du Monde, que ce soit dans le livre ou le film, tous deux de 1991, est un des thèmes les plus importants, et est traité sur plusieurs niveaux et porte sur chacun des personnages principaux.

Il sera intéressant de traiter ces niveaux, et d’analyser comment la relation amoureuse est représentée dans les deux œuvres.

L’étude portera tout d’abord sur la relation discrète et dévastatrice entre Madeleine et Marin Marais, puis sur la relation sensuelle entre Marin Marais et Toinette, pour finalement nous intéresser à la relation d’outre-tombe immatérielle de M. de Sainte Colombe et sa défunte femme. 

« chagrin.

Avec un des rubans des chaussures offertes par Marais, Madeleine se pend, ce qui témoigne d’un acte de désespoir amoureux. Madeleine est plongée dans la dépression notamment car Marais a vu « d’autres visages », comme celui de Toinette, qui séduit Marin, en s’offrant à lui en toute connaissance de cause (elle déclare que « Madeleine va devenir maigre »), et l’on comprend qu’elle agit par jalousie, une vengeance de la préférence de sainte Colombe pour Madeleine. Tout comme Madeleine, c’est Toinette qui prend l’initiative de la relation.

Premiers signes de la jalousie de la relation Marin-Madeleine, dans le film seulement, c’est lorsque Marin surprend Madeleine nue, Toinette observe de loin la scène, ou encore pendant la scène du concert au début, Sainte Colombe et Madeleine jouent en duo, tandis que Toinette les regarde, passive.

Les jeux de regards que figurent les plans excluent Toinette des deux musiciens. Tout comme sur le plan psychologique, les deux s œurs sont opposées sur le plan amoureux.

Toinette a le corps « sensuel », et est plutôt une femme badine,tournée vers l’expression de ses sentiments et sur le jeu de la séduction.

Sainte Colombe demande à Marais s’il compte épouser Madeleine, mais il ne se décide pas, car en réalité, il est attiré par Toinette. Elle a séduit Marin Marais en le prenant « par le bras », en lui demandant comme il la « trouve », Toinette use de son corps, en mettant l’accent sur ses formes et ses rondeurs, elle a dans le film un grand décolleté, ses « cuisses » sont mises en valeur, c’est une femme « ronde et épaisse ».

On peut remarque que Marais se comporte de la même façon pour l’attirance sexuelle comme pour l’orientation sociale : il aime le quantitatif et l’exubérant, l’explicite, ce qui se voit, le « tape à l’ œil », il cherche l’abondance (il a eu d’ailleurs de très nombreux enfants). C’est au chapitre XVI qui désigne que Marais Marin passe d’une s œur à l’autre.

Madeleine a montré ses seins, et Marais « ne put qu’y jeter son visage », car il s’est focalisé sur Madeleine.

Par la suite, Marin découvre les seins de Toinette, qu’il compare de suite à ceux de Madeleine, les trouvant « plus gros que ceux de [sa] s œur », et il l’embrasse.

Sauf qu’engagé envers Madeleine, il ne devrait pas, mais il cède.

Le parallélisme des deux scènes souligne une attirance plus forte pour Toinette, en particulier dans le film, puisque la scène est plus passionnelle et charnelle que celle d’avec Madeleine. Tout comme pour la relation avec Madeleine, celle de Marais et Toinette est brève et pulsionnelle, et Marais en porte les signes , il a « l’air égaré », il ne se contrôle plus quand il s’agit de pulsions.

Le caractère soudain et l’effet de parenthèse est traduit par l’absence de l’évocation de leur acte sexuel, que l’on comprend toutefois. Par total contraste avec les relations amoureuses de ses deux filles, M.

de Sainte Colombe vit un amour durable avec son épouse, à travers la mort.

Son amour pour elle est intemporel, immatériel et éternel. Sainte Colombe est rongé par la culpabilité de ne pas avoir été présent lors de la mort de son épouse(« Il ne pouvait contenir le regret de ne pas avoir été présent quand sa femme avait rendu l'âme ») annoncée alors qu’il était en train de jouer au chevet de M.Vauquelin dans le film, alors que cela tient en première phrase du roman : « Au printemps de 1650, Madame de Sainte Colombe mourut ».

Le thème de la mort confère au roman une tonalité mélancolique, dont correspondra toujours au protagoniste : « Il ne se consola pas de la mort de sa femme ».

Il ne fait et ne fera jamais le deuil de sa femme et de sa relation amoureuse. Pendant son rêve où il se plongeait dans l’eau, il repensa au Tombeau des regrets , composé pour sa femme, le joua et la vit apparaître.

Il la revoit plusieurs fois, et demande au peintre Baugin de représenter la table près de laquelle il la vit.

Le tableau est un symbole matériel de la visitation de Madame de Sainte Colombe, intime et secret (« il ne parla de cette visitation à personne »), la toile, ne représentant pourtant qu’une table, un verre de vin et une assiette de gaufrettes, se substituera à la présence de cette femme.

De plus, placée dans sa chambre, Sainte Colombe en profitera seul puisqu’il put « se donner du plaisir », car le « désir et le souvenir de sa femme le poussaient parfois » à le faire, et garde les draps du lit conjugal qui « ne sont pas encore froids ».

M.

de Sainte Colombe a encore du désir pour sa femme, bien qu’il assure avoir renoncé « à toutes les choses qu’il aimait sur cette terre, les instruments […], les vins.

», qu’il utilise encore.

Le tableau devient un objet presque mystique, comme s’il invoquait Madame de Sainte Colombe, et tisse un lien entre le réel et l’au-delà, qui présente la défunte par métonymie, qui crée un effet de présence. D’autre part, Madame se représente aussi à travers la viole, ainsi dans le film, on voit très régulièrement le visage féminin qui orne le haut du manche de l’instrument.

Cette substitution s’explique par le fait que c’est au moyen de la viole que Sainte Colombe communique avec sa femme,. »

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