Comment Bossuet a-t-il concilié les exigences de l'oraison funèbre et celles de l'Histoire ?

« 134 Bossuet PLAN DÉTAILLÉ Introduction Ce n'est qu'assez tard dans sa carrière d'ora- teur que Bossuet aborde l'oraison funèbre.

Déjà ses sermons l'ont illustré comme orateur sacré.

Il vient à l'oraison funèbre comme à un autre genre religieux.

C'est assez dire qu'il ne saurait y voir, comme il arrive trop souvent, à son époque, l'occasion de faire du défunt et de sa famille un éloge hyperbolique et pompeux où l'on ne retrouve à peu près rien de l'exactitude des faits et de la véritable physio­ nomie des individus.

Dans le souci de sincérité qui l'anime, il s'efforcera au contraire de respecter, aussi étroitement que le lui permettent le cadre et les lois du genre, la vérité histo­ rique.

1.

La documentation historique C'est ainsi que Bossuet s'attache d'abord à réunir, sur ceux dont il doit prononcer l'éloge funèbre, la plus précise des docu­ mentations.

Sur Henriette de France, il consulte un mémoire de Mme de Motteville.

Il lit minutieusement la correspondance de la Princesse Palatine.

Pour célébrer le duc d'Enghien, il se fait communiquer les archives de la maison de Condé, et en ce qui concerne la bataille de Rocroi il suit la relation qu'en donne le marquis de la Moussaie, aide·de-camp du glorieux vainqueur.

L'intérêt qu'il attache aux sources témoigne élo­ quemment de sa conscience d'historien.

II.

L'utilisation des données favorables de l'Histoire Le même souci de vérité se confirme dans la manière dont il utilise ces données historiques.

En cela il se conforme au prin~ cipe qu'il a hautement affirmé dans l'Oraison funèbre de Marie~ Thérèse : « Nous ne donnons point de fausses louanges devant ces autels.

» A.

- LEs ÉVÉNEMENTs.

Sans doute est-il particulièrement à l'aise pour mettre en valeur les événements les plus glorieux de la vie de ceux qu'il célèbre, car les exigences de l'oraison. »