Comentaire Composer de Ronsard "Second livre des Amours"
Publié le 22/11/2014
Extrait du document
«
structure binaire explicite« Comme... », vers 1, « Ainsi... », vers 9.
Ensuite, nous voyons que la rose a bien des
points communs avec une jeune fille : sans être totalement personnifiée, elle est caractérisée par un
vocabulaire plutôt réservé à un être humain : « jeunesse », au vers 2, « grâce » et « amour », au vers 5,
« languissante » et « elle meurt » au vers 8.
Ces mêmes éléments caractérisent la femme aimée (« en ta
première et jeune nouveauté », vers 9, « beauté », vers 10, « t'as tuée », vers 12, par exemple), rapprochant ainsi
encore le comparant et le comparé.
La femme est la rose.
Ce qui, en premier lieu, est remarquable chez cette femme, comme chez la rose, c'est sa beauté.
En effet, ce
poème d'amour se présente évidemment comme un éloge à la femme aimée.
La comparaison à la rose, tout
d'abord, est laudative, en ce qu'elle connote la beauté, mais aussi par sa mise en valeur : le terme
« rose » est mis en attente à la fin du premier vers, répété à la rime dans « arrose », repris à la rime du dernier
vers.
Cela montre bien son importance, la considération que le poète a pour elle.
On trouve pour l'éloge de la
femme, mêlé à l'évocation de la rose, un champ lexical mélioratif (...).
On remarque que la rose (la femme) est
objet de l'admiration, d'abord de son entourage, à qui elles prodiguent leur aura bienfaisante : objet exclusif du
regard au vers 1 (« Comme on voit...
la rose ») : on note l'emploi de l'indéfini qui prouve l'attrait universel que
« la » rose provoque, elle-même déterminée par un article défini, qui l'isole, la promeut, elle prodigue sa grâce
et protège l'amour aux vers 5-6.
On note ici une certaine sensualité, évoquée par la convocation des sens de la
vue et de l'odorat, celui-ci mis d'autant plus en valeur par l'encadrement du vers 6 par les termes
« embaumant » et « odeur ». La femme comme la rose bénéficient aussi d'une aura qui s'étend à l'univers
entier : le« ciel », vers 2, est personnifié, éprouvant des sentiments humains, « jaloux » ; « l'Aube », vers 3,
dont la majuscule semble indiquer que l'on fait référence à la déesse (« l'Aurore aux doigts de roses », nous dit
Homère), semble être au service de la rose ; enfin, au vers 10, « la Terre et le Ciel », diptyque qui nous montre
cette aura universelle, sont eux aussi en position d'infériorité, surpassés par la beauté de la
femme(« honoraient ta beauté »).
Ainsi, le poète célèbre la beauté de la femme, qui touche non seulement son
entourage (vers 6), mais l'univers entier.
Cette beauté est intimement liée à la jeunesse de la femme aimée.
Dès le premier vers, au sein de la
comparaison avec la rose, est évoqué le « mois de mai », qui connote à la fois la nouveauté, avec le renouveau.
»
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