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CLADEL Léon : sa vie et son oeuvre

Publié le 21/11/2018

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CLADEL Léon (1835-1892). Romancier né à Montau-ban, Cladel délaissa le Quercy de son enfance et ses études de droit commencées à Toulouse pour aller se mêler à la bohème parisienne (1857). Là, il collabora à diverses feuilles littéraires et à des journaux républicains, tout en fréquentant les milieux parnassiens. Son premier roman, les Martyrs ridicules ( 1862), préfacé par Baudelaire, n’eut guère de succès; une autre tentative romanesque, Pierre Patient, au socialisme inspiré de Pierre Leroux, fut jugée à ce point subversive que le texte, publié en 1865 dans une revue allemande, ne sortit en France qu’en 1883.

 

Mais c’est en se convertissant à l’inspiration rustique et régionaliste que l’écrivain devait découvrir sa voie. Sa province du Quercy, où il séjourna en 1867, lui inspira quelques-uns de ses principaux ouvrages; il y ébaucha le

« Bouscassié paru en 1869.

ta Fête votive de Saint­ Bartholomé-Porte-Glaive en 1872, suscitant d'élogieu­ ses critiques de Louis Veuillot et de Barbey d' Aurevilly.

Son recueil de nouvelles, les Va-nu-pieds ( 1874), lui fit connaître la notoriété auprès d'un plus large public; cependant une autre nouvelle, la Maudite (1876), où il réclamait l'amnistie pour les communards, lui valut un mois de prison.

Sa production n'en fut pas ralentie pour autant, et les romans se succédèrent : l'Homme de la Croix-aux-Bœufs ( 1878), Ompdrail/es, le Tombeau-des­ Lutteurs (18791, N'a-qu'un-œil (1882), parmi d'autres titres ...

Écrivain passionné, soumis à des influences multiples, Clade! a laissé une œuvre étrangement baroque : roman­ tique, il resta un fervent admirateur de Hugo; mais il fut aussi sensible aux leçons du Parnasse, tout en subissant l'attrait d'un certain réalisme, que Champfleury et Duranty incarnaient.

A cela s'ajoutaient une vibrante foi républicaine et un sentiment régionaliste assez fort pour entraîner ce Quercinois déraciné vers le roman paysan, remis à la mode par George Sand.

Un roman paysan qui, chez Clade!, conjugue esthé­ tisme et réalisme, mêlant la vigueur, le raffinement et l'emphase.

Dans une prose puissante, touffue, travaillée au point d'en ê1re parfois trop expressive, et sous l'effet d'une imagination grossissante, la peinture des mœurs paysannes se transforme en une façon d'épopée champê­ tre : les exploits des lutteurs quercinois d' Ompdrailles, comme les rivalités villageoises de la Fête votive de Saint-Bartholomé, unissent, dans une démesure burles­ que ou grandiose, les observations réalistes et truculentes et les pastiches parnassiens de l'antique.

Si r outrance peut aller jusqu'au mauvais goût - comme dans cet Homme de la Croix-aux-Bœufs où le romancier, contant une sombre histoire de vengeance, semble se complaire au jeu de la brutalité et de l'horreur -.

il arrive que s'épanouisse un lyrisme profond, qui annonce une rénovation de la tradition pastorale : ainsi en est-il du Bouscassié, évocation d'un héros charnelle­ ment intégré à �on pays et s'éveillant à une nature diony­ siaque, premier avatar des figures à venir de Jacquou le Croquant, de Raboliot ou de Gaspard des Montagnes.

BIBLIOGRAPHIE Judith Clade!, la Vie deL.

Clade/, Paris, Lemerre, 1905; Julia Day Ingersoll, le� Romans régionalistes deL.

Clade/, Toulouse, Privat, 1931; P.

Vernois.

le Roman rust iqu e de G.

Sand à Ramuz, Paris.

Nizet, 196:.. »

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