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CHRISTIANISME, DIDEROT (Article)

Publié le 23/08/2012

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diderot

   ►Texte étudié.    Le christianisme, je le sais, a eu ses guerres de religion, et les flammes en ont été souvent funestes aux sociétés : cela prouve qu'il n'y a rien de si bon dont la malignité humaine ne puisse abuser. Le fanatisme est une peste qui reproduit de temps en temps des germes capables d'infecter la terre ; mais c'est le vice des particuliers et non du christianisme, qui par sa nature est également éloigné des fureurs outrées du fanatisme et des craintes imbéciles de la superstition. La religion rend le païen superstitieux et le mahométan fanatique : leurs cultes les conduisent là naturellement (voyez Paganisme, voyez Mahométisme) ; mais lorsque le chrétien s'abandonne à l'un ou à l'autre de ces deux excès, dès lors il agit contre ce que lui prescrit sa religion. En ne croyant rien que ce qui lui est proposé par l'autorité la plus respectable qui soit sur la terre, je veux dire l'Eglise catholique, il n'a point à craindre que la superstition vienne remplir son esprit de préjugés et d'erreurs. Elle est le partage des esprits faibles et imbéciles, et non de cette société d'hommes qui, perpétuée depuis Jésus-Christ jusqu'à nous, a transmis dans tous les âges la révélation dont elle est la fidèle dépositaire. En se conformant aux maximes d'une religion toute sainte et tout ennemie de la cruauté, d'une religion qui s'est accrue par le sang de ses martyrs, d'une religion enfin qui n'affecte sur les esprits et sur les coeurs d'autre triomphe que celui de la vérité qu'elle est bien éloignée de faire recevoir par des supplices, il ne sera ni fanatique ni enthousiaste, il ne portera point dans sa patrie le fer et la flamme, et il ne prendra point le couteau sur l'autel pour faire des victimes de ceux qui refuseront de penser comme lui.

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« Nous avons ici un bon exemple du combat philosophique des Lumières.

Diderot, dans cet article, décrit le Christianisme comme une religion idéale et sans travers.Cependant, on remarque que sous cet éloge se dissimule en réalité une vive critique de cette dernière, et plus largement de la notion de croyance dans sa globalité.L'ironie est le support principal de l'auteur.

Elle lui permet effectivement de dissimuler son blâme sous un texte à l'apparence élogieuse.

Au travers de multiplesnégations et autre supercheries, Diderot parvient donc à élaborer une description dont le but est de dénoncer les travers et incohérences du Christianisme.

Une foisencore, grâce à une argumentation bâtie sur des faits réels et empreinte d'ironie, il tente de rallier le lecteur à sa façon de penser.. »

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