CHAULIEU Guillaume Amfrye, abbé de : sa vie et son oeuvre
Publié le 21/11/2018
Extrait du document
«
fait,
sous quelques nuances, la même «philosophie » s'y
retrouve -une sorte de déisme élémentaire, puisque
Dieu ne nous demande que de nous abandonner aux plai
sirs naturels et semble même, en ce cas, nous promettre
une heureuse immortalité.
Cette philosophie simpliste
est celle des soupers du Temple; la libre pensée du
xvme siècle avec Voltaire, avec Diderot, avec les manus
crits clandestins, n'en retiendra pas grand-chose ...
Dans ses poésies, Chaulieu témoigne d'une sensibilité
certaine.
Il chante, un peu sur les mêmes accords que La
Fontaine, le temps qui passe, la vieillesse qui approche,
l'amour qui s'efface.
Il tente d'exorciser la peur de la
mort; se refusant aux «terreurs paniques» qu'engendre
la superstition.
il espère simplement, au-delà de ce
monde, retrouver ses illustres amis : son cher La Fare et
tous ceux qui se sont éteints avant lui.
Sa vive imagination
Prodiguait, sous sa douce ivresse,
Des beautés sans correction,
Oui choquaient un peu la justesse
Et r esp iraien t la passion.
C'est ainsi que Voltaire, qui, dans sa jeunesse, fut un
peu son élève, l'a caractérisé dans le Temple du goar; il
est vrai que Chaulieu sacrifie souvent la correction à la
sincérité et au sentiment.
C'est par là, de façon un peu
surprenante, que ce poète «irrégulier>> , rejeté par Ver
sailles, demeura un «Ancien».
Il haït la froideur mus
quée d'un Fontenelle et d'un La Muette; il ne voulut pas
d'une poésie qui ne fût qu'esprit, cérébralité même; il
préférait exprimer, fOt-ce dans des vers un peu boiteux,
dans des strophes un peu négligées, ses regrets et ses
souhaits, ses joies et sa mélancolie.
Il se voulait 1' Ana
créon ou l'Horace de son temps.
Comme son ami Jean
Baptiste Rousseau se voulait Je disciple de Pindare et
d'Archiloque ...
On ne lit plus du tout Chaulieu, et peut-être est-ce une
erreur, car, parmi tous ces vers improvisés au hasard des
fêtes et des banquets, se découvrent souvent de touchants
accents, quoiqu'un peu grêles, qui évoquent le lyrisme de
La Fontaine el celui du Voltaire des Stances à Mm• Lullin.
BIBLIOGRAPHIE G.
Desnoiresterres, les Cours galantes.
Paris, 1860-1864;
E.
Faguet, , Revue des cours et conféren
ces, VII, 2, et G.
Lanson,.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- SAINT-PIERRE, Charles Irénée Castel, abbé de (vie et oeuvre)
- La vie et l'oeuvre de Guillaume Dufay
- LA PERRIÈRE Guillaume de : sa vie et son oeuvre
- LA ROQUE Siméon-Guillaume de : sa vie et son oeuvre
- GUILLAUME DE DIGULLEVILLE : sa vie et son oeuvre