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CHASSIGNET Jean-Baptiste : sa vie et son oeuvre

Publié le 20/11/2018

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Sous toutes les formes de la vie, course de l’onde vive, évoquant le paradoxe d’Héraclite, ou cycle végétatif, il découvre la mort au travail. Lui-même est un homme mort :
 
Je me présente icy comme une anatomie (...)
 
L'œil cavé, le nez froid et la face blesmie.

CHASSIGNET Jean-Baptiste (vers 1571-vers 1635). Poète. Fils d’un médecin de Besançon, il reçoit une solide culture humaniste au collège de cette ville. Après avoir obtenu son doctorat de droit à l’université de Dole, il exerce la charge de conseiller et avocat fiscal au bailliage de Gray. Il a auparavant publié, âgé de vingt-trois ans à peine, les 434 sonnets qui composent son œuvre majeure — écrite, s’il faut l’en croire, en l’espace de six mois — : le Mespris de la vie et consolation contre la mort (1594). Il compose encore, durant les loisirs que lui laissent ses fonctions judiciaires, des Paraphrases sur les douze petits prophètes (1601) et des Paraphrases sur les cent cinquante Psaumes de David (1613).
 
Partant de cette amère constatation selon laquelle
 
Nostre vie n'est rien qu'une éternelle mort, Chassignet emploie toute la science qu’il doit aussi bien aux compilations scientifiques d’un André Thevet qu’à la lecture de l’Ecclésiaste ou des Psaumes, à recenser les innombrables avatars de la vanité universelle.


« Sous toutes les formes de la vie, course de l'onde vive, évoquant le paradoxe d'Héraclite, ou cycle végétatif, il découvre la mort au travail.

Lui-même est un homme mort: Je me présente icy comme une anatomie ( ...

) L'œil cavé, le nez froid et la face blesm ie .

Jeune homme maladif qui s'entoure vivant des images de la mort, Chassignet appartient bien à cette sensibilité baroque que J'on décèle à la même époque dans les Derniers Vers de Ronsard ou dans certains des Essais de Montaigne.

Proche aussi des Exercices spirituels préco­ nisés par la Contre-Réforme, la visite aux cadavres d'un charnier devient pour lui matière à édification religieuse.

Le spectacle des anatomies pourrissantes, dont les yeux Se distillent en glaire, et les musc le s divers Servent au>< vers goulus d'ordinaire past ure , la minutieuse autopsie d'un « ventre deschiré cornant de puanteur » alimentent la« souvenance exquise »par quoi le contempteur de la vie mondaine s'assure de son salut éternel.

Mais la chair bien vivante est porteuse du même message : l'accouchement entretient une secrète parenté avec l'agonie; l'« estroit conduit» par lequel l'enfant passe du « monument charnel » de sa mère à la vie évo­ que le. »

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