Charles Perrault: Préface de l'édition de 1695 (commentaire)
Publié le 05/03/2011
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La manière dont le Public a reçu les Pièces de ce Recueil, à mesure qu'elles lui ont été données séparément, est une espèce d'assurance qu'elles ne lui déplairont pas en paraissant toutes ensemble. Il est vrai que quelques personnes qui affectent de paraître graves, et qui ont assez d'esprit pour voir que ce sont des Contes faits à plaisir, et que la matière n'en est pas fort importante, les ont regardées avec mépris ; mais on a eu la satisfaction de voir que les gens de bon goût n'en ont pas jugé de la sorte. Ils ont été bien aises de remarquer que ces bagatelles n'étaient pas de pures bagatelles, qu'elles renfermaient une morale utile, et que le récit enjoué dont elles étaient enveloppées n'avait été choisi que pour les faire entrer plus agréablement dans l'esprit et d'une manière qui instruisît et divertît tout ensemble... les contes que nos aïeux ont inventés pour leurs Enfants. Ils ne les ont pas contés avec l'élégance et les agréments dont les Grecs et les Romains ont orné leurs Fables ; mais ils ont toujours eu un très grand soin que leurs contes enfermassent une moralité louable et instructive. Partout la vertu y est récompensée, et partout le vice y est puni. Ils tendent tous à faire voir l'avantage qu'il y a d'être honnête, patient, avisé, laborieux, obéissant, et le mal qui arrive à ceux qui ne le sont pas. Préface citée par G. Rouger Classiques Garnier, mars 1974.
Comme cela est fréquent dans les contes, arrive un moment que l'on peut aborder comme un itinéraire initiatique comportant « l'épreuve «. Cette épreuve va permettre une exaltation des vertus du héros. Le Prince est un preux chevalier. Tout d'abord, il fait preuve de courage. Alors qu'il se trouve seul, face à une nature en apparence peu hospitalière (« ronces et épines «), il poursuit son chemin sans broncher ; il a la force d'accepter le fantastique ; arbres, ronces, épines, s'écartent pour le laisser passer, il passe. Courage encore, car l'insolite à peine accepté, il affronte la solitude ; sans savoir si le sortilège lui est bénéfique ou hostile, s'il est accueilli ou prisonnier (« il ne laissa pas de continuer son chemin «).
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