Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du mal, « À une passante »
Publié le 28/02/2008
Extrait du document
La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d'une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
«
• Vers 2 : arrivée de la femme.
Le poète n'évoque plus le bruit.« Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse » : rupture avec le vers 1.Adjectifs qui sont au féminin.- « longue, mince » > allure de la femme.
Connotation méliorative.- « en grand deuil » > état social de la femme (habillée tout en noir).- « douleur majestueuse > douleur renvoie au deuil ; « majestueuse » > allure de la femme.
Connotation méliorative.• « Une femme passa, d'une main fastueuse / Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ».« Une femme passa » > la description du vers 2 précède le nom.
« Une femme » > déterminant indéfini, ne la connaîtpas.
« Passa » : passé simple (qui rompt la description du vers 1 avec l'imparfait de « hurlait »).
Brièveté introduitepar ce passé simple + sens du verbe.• Vers 2, 3, 4 : le poète évoque l'allure de la femme par le rythme ample de la phrase qui s'étend sur ces 3 vers.Portrait de la femme en mouvement.Cf.
« Soulevant,/ balançant /le feston / et l'ourlet » : quatre groupes de trois syllabes impriment rythmes etharmonies de la démarcheNB : « Soulevant, balançant le feston et l'ourlet » > certains critiques pensent que dans ce geste, la femmeprovoque d'une certaine manière le poète.
Strophe 2 • « Agile et noble, avec sa jambe de statue » > cf.
« majestueuse ».Vers 5 : sorte d'enjambement sur le deuxième quatrain.
Alors que le 1 e quatrain évoque la tristesse (« deuil » ; « douleur »), ce vers rappelle sa beauté physique.
Cf.
« « Agile et noble » : démarche très respectable.
« Jambe destatue » : beauté idéale.
Femme qui se caractérise par sa douleur et sa grande beauté.• « Moi, je buvais, crispé comme un extravagant » > rupture.
« Moi » > le poète revient à lui.- « buvais » : imparfait de description (doit être dans un café).- « crispé » : Femme à l'allure « agile et noble » VS le poète « crispé » > position recroquevillé, maladroite… +« comme un extravagant » : comparaison très peu flatteuse.
Le narrateur a une réaction émotionnelle incontrôlée…Poète paralysé.• « Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan ».NB : très souvent, on considère que l'œil est la fenêtre de l'âme…• « son œil » > singulier.« ciel livide où germe l'ouragan » : opposition entre « livide » > passivité, aspect terne VS « ouragan.• « La douceur qui fascine et le plaisir qui tue » : parallélisme.
Antithèse entre « douceur » et « fascine » >sentiments très fort.
Antithèses entre « douceur, plaisir » VS « tue ».
Gradation entre « fascine » et « tue ».
Assonance en [i] avec « qui ; fascine ; plaisir ; qui ».
Opposition entre les sonorités de « douceur » ; « fascine » ;« plaisir qui tue » > sensations agréables VS le deux monosyllabes « qui tue ».
Rupture.
II- Les tercets Strophe 3 . • « Un éclair...
puis la nuit ! » : aposiopèse > interruption du déroulement syntaxique attendu marqué par les pointsde suspension.
Le poète donne vraiment l'impression de cet éclair qui surgit dans la nuit.
Rapidité et force.« éclair » : lueur VS « nuit » : noir.
Le poète est illuminé.• « Fugitive beauté » : idée de rapidité + beauté.
Apostrophe, vocatif.
Le poète s'adresse à la femme.• « Dont le regard m'a fait soudainement renaître » : assonance en [ai].
Action sur le poète.
Tout se passe par leregard.
Cf.
« le regard » + « son oeil ».• « Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? » : le poète tutoie la femme.
Recours au « plus » : rencontre achevée.Hypothèse d'une rencontre émise par le biais d'une interrogation oratoire.
« dans l'éternité » : regret parce que celaest déjà fini mais espoir de la retrouver (le verbe est au futur).
Strophe 4 . • « Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! » : triple exclamation vers très haché > évoque le troubledu poète, ses doutes.
Le poète passe de l'espoir à la perte de tout espoir.
La rencontre ne se fera probablementpas.• « Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais » : connecteur logique, conjonction de coordination qui exprime lacause.
Construction en chiasme (je, tu / tu, je) souligne qu'il existe une apparente similitude de destin (chacun fuit.
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