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CHAPITRE 7 DU CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique)

Publié le 16/06/2011

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— attitudes : on est dans le style émotif et le roman de moeurs (cf. Richardson ou Prévost), d'où le privilège du corps : cris, pleurs, sentiments extrêmes (étonnement, inquiétude, surprise, terreur), évanouissements, poses théâtrales (" Cunégonde levait les yeux au Ciel ") et stéréotypés (" la dévorait des yeux "). Le style s'accorde à cette gestique : vocabulaire noble (" funeste ", " la dame " ; les interrogations et exclamations multiples ; les suites de verbes en asyndète (" la force lui manque, il ne peut proférer une parole, il tombe à ses pieds "). On a donc des clichés, parfois des formules pauvres (" il retrouva ce qu'il aimait "), dans un dialogue balbutiant et hâché.   

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« Si on a souvent remarqué à quel point l'invraisemblance du genre romanesque est parodiée dans Candide, on n'a pasassez réfléchi, semble-t-il, sur le double aspect de cette parodie, non plus que sur ses limites à l'intérieur del'oeuvre.

Un roman traditionnel, c'est encore certes, du temps de Voltaire comme au XVIIe siècle, un " ouvrage enprose contenant des aventures fabuleuses " (Dictionnaire de l'Académie, 1694).

Mais cette notion de fabuleux,d'invraisemblable, telle qu'elle apparaît dans les théories de l'époque, offre un double visage : d'un côté, lasingularité, la bizarrerie, et de l'autre, l'illusion, la chimère.

Voltaire utilise à plein l'incohérence du roman traditionnel,dont il fait l'image de la vie, en accumulant à plaisir les aventures les plus surprenantes.

Mais Candide, qui estdérision de l'existence, est aussi dérision des rêves sur lesquels on prétend la fonder.

Dans cette secondeperspective, c'est le côté chimérique, éthéré, du roman " noble " qui sera tourné en ridicule à l'aide des formules duburlesque, ou dans une certaine mesure du picaresque, fournies elles aussi par la tradition.

Sur ces ruines de laRomancie, enfin, se dessine une formule neuve qui s'apparente au roman d'apprentissage : l'apparition du roman de "culture ", sur le plan technique, répondant aux mêmes besoins que la " culture " du jardin, sur celui de l'idéologie.Van den Heuvel (282) : " Le romanesque dans C.

; parodie et utilisation " 7.

Récapitulation :- formules nobles : " malgré tant de malheurs " ; " les mêmes cérémonies " ; " grâces " ; " un cabinet doré " ; "canapé de brocart " ; " songe funeste " ; " majestueuse, brillante de pierreries " ; " une main timide " ; " la dame " ; "les yeux au Ciel " ; " dévorait des yeux " ; - marques du style émotif : voir plus haut à propos des " attitudes " et dustyle romanesque.

Dans le paragraphe 3 : cinq points d'exclamation ; six points d'interrogation ; des juxtapositions(surtout au début) ou des liaisons pauvres en tête de séquences (" Et pourquoi...

et comment...

") ; noter aussil'emploi du passé simple (" donnâtes " " reçûtes ") qui intensifie et fige l'action passée, ainsi revécue.8.

Une proposition :Je ne fus pas plus tôt séparé du meilleur des mondes possibles et de la plus tendre des maîtresses, par la faute d'uninnocent baiser dont mon derrière se ressent encore, que deux hommes habillés de bleu eurent la bonté des'intéresser à ma taille au point de m'inviter à dîner, en me tirant du froid et de la neige.

Comment refuser à deshôtes si prévenants le plaisir de boire avec eux à la santé du roi des Bulgares ? Mais cette politesse m'engagea plusque je ne l'espérais, car elle fit bientôt de moi un héros : doué pour l'obéissance, je fus d'abord un soldat discipliné,mais je voulus bientôt profiter de ma liberté.

Cette bonne cause eut pour effet qu'on me battît à mort, mais j'obtinsla faveur d'être achevé au fusil.

Comme tout est toujours au mieux dans le meilleur des mondes, le roi des Bulgarespassa par là et m'accorda une grâce qui mérite d'être louée.

La guerre, malgré sa musique et ses raisonssuffisantes, m'apparut l'occasion de fuir, après m'être caché du mieux que je pus.

Pris pour un partisan del'Antéchrist par les uns, recueilli par un anabaptiste, je finis par retrouver mon bon maître Pangloss, bien abîmé par lecadeau que lui fit Paquette, mais qui ne sut me montrer combien son propre malheur ne pouvait être qu'ingrédientnécessaire à l'ordre du monde.

C'est alors que nous embarquâmes pour Lisbonne où la plus horrible des tempêtesengloutit le navire et mon ami Jacques.

A peine débarqués, nous voici pris dans un tremblement de terredévastateur.

L'Inquisition prouva que le seul remède est de brûler à petit feu des hérétiques.

Le plus grandphilosophe du monde fut pendu, moi même fut fessé, absous et béni, quand cette bonne vieille vint me tirerd'embarras et me conduire en grand mystère jusqu'à vous. N.B.

: Il s'agit à la fois d'un test de compréhension (résumé, plan narratif, ordre du récit) et de reproduction (ironiede V.

; naïveté de C.

; leitmotiv du conte ; décalage entre le récit et les événements).. »

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