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Chapitre 3 de Candide ou l'optimisme de Voltaire

Publié le 22/02/2012

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L'article de Dumarsais permet de définir ce qu'est un philosophe des Lumières. Le philosophe des Lumières est à l'écoute de ses semblables, du monde et dans tous les domaines. Le philosophe des Lumières est donc à l'écoute de ses contemporains. Il prend position en faveur ou contre ce qui se passe. Dans un siècle où la guerre est une banalité, ils s'insurgent contre le pouvoir militaire. Voltaire a déjà critiqué la guerre en 1739, notamment avec Micromégas et en 1748 avec Le monde comme il va. Il écrit « Le siècle de Louis XIV » et se rend compte que les nouveaux rois ne changent pas leur politique. Il s'enflamme contre « une manifestation du mal ». La France sort de la guerre contre l'Autriche et part déjà en guerre contre l'Angleterre. Il y a alors la guerre de Sept ans. Toute l'Europe est embrasée : il y a beaucoup de destructions, d'enrôlements, de mutilations... C'est bien le mal qui règne partout et c'est bien cela que Voltaire dénonce dans le chapitre trois de Candide. C'est dans ces conditions que paraît Candide. Le protagoniste vient à peine de quitter le château qu'il est projeté dans toutes les horreurs du monde et la guerre. Cet aspect est retenu par le conteur : on se demande comment Candide va réagir face à l'inconnu de l'horreur, la réalité. Voltaire a minutieusement utilisé le point de vue interne de Candide et le point de vue omniscient qui est le sien. Le point de vue interne est en décalage avec la réalité donc l'utilisation du point de vue de l'auteur est utilisée ici pour rétablir la réalité. L'originalité du texte est qu'il est placé sous l'ironie et l'horreur. Voltaire s'en prend aux philosophes allemands (aux « faux philosophes ») tels que Leibniz, Wolff ou Pope. L'extrait se découpe en deux grands temps. La première partie, qui est au point de vue interne, est une description faussement élogieuse de la guerre. La phrase finale de cette partie est une liaison avec le point de vue l'auteur. La description de la seconde partie est menée par le regard de Voltaire. Elle est plus horrible que la précédente.
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« 1) Une déshumanisation, perte d'individualitéLa bataille de jeu signalé par « renverser » suggère la facilité de faire chuter les soldats.

Les soldats ne sont jamaissujets des phrases.

Ils subissent toujours l'action.

Les sujets sont les armes : c'est inquiétant car les armesparaissent alors fonctionner sans personne, l'Homme ne maîtrise pas les machines.

Les chiffres sont aussiremarquables.

Ils ponctuent le texte en crescendo.

Plus le combat avance, plus on tue d'hommes, plus la victoireest imminente.

Ces chiffres reflètent le ton des communiqués qui font état d'un très grand nombre de morts.

Il s'agitde rassurer les troupes et d'informer l'arrière.

Cette manière de procéder est lourde de conséquence car seul comptele résultat.

Il y a une perte de l'individualité militaire.

Voltaire multiplie les expressions d'approximation suggéré par «une trentaine », « quelques » : on est détaché du nombre de morts.

Il y a l'annonce de la victoire prématurée.

Lessoldats sont chosifiés d'où le substantif « âme » (qui signifie « vie »).

Cette utilisation est délibérément choquantecar il y a un paradoxe : 30 000 morts signifie 30 000 âmes.

L'extrême rigueur dans laquelle le récit est articulé (l.4-5) est très apparente.

L'auteur recourt à des phrases brèves.

Il y a une impression de sécheresse, ce ne sont quedes faits mais Voltaire utilise des connecteurs logiques comme des adverbes à connotation temporelle pour exprimerle déroulement de la bataille.

Chaque adverbe renvoie à un nom commun.

Le canon sert à faire le vide afin quel'infanterie puisse attaquer.

De plus en plus, un corps à corps s'engage.

Il y a trois temps de batailles que Voltaire adéjà écrit dans « La bataille de Fontenoy » en 1745.

La seule différence est celle des chiffres qui frappe davantagele lecteur.

Dans son poème, il n'y avait que des faits tandis qu'ici, c'est une dénonciation.

Il met en exergue lascandalisation. 2) Voltaire prend position avec la justification du massacreVoltaire prend davantage positon avec la justification de ce massacre : elle est double.

Elle est d'ordre moral etsocial.

Elle est clairement indiquée par « coquin » (signifiant « lâche »).

Ce terme permet de dévaloriser l'ennemi.

Deplus, il est suivit de la métaphore « infectait ».

Le mal est exprimé par un euphémisme (« le meilleur des mondes »).Elle est également d'ordre philosophique.

« Le meilleur des mondes » ; « la raison suffisante » ; sont des termes quiassocie les effets à leurs causes.

Voltaire glisse ces expressions par l'intermédiaire de Candide : c'est donc unregard faussé par le regard faux de Pangloss.

Candide est ignorant et a une fausse vision du monde.

Il n'a pasd'expérience ce qui fait qu'il débarrasse la description de tout sentiments.

C'est une critique directe à Leibniz et àl'optimisme allemand qui justifie tout par la normalité des choses.

Cette première étape est désinvolte.

La descriptionest menée grâce à ce point de vue interne.

Candide est égal à lui-même.

Voltaire glisse également son opinion.Voltaire exprime une légère pause avec une phrase de transition.

Puis il prend nettement position contre sonpersonnage.

L'apparition du nom du protagoniste montre bien que ce personnage porte un nom symbolique.

Ce nomest en tête de phrase et isolé.

Il y a une assonance en –en et en –i.

Cela reflète la bêtise dupersonnage.

Cette bêtise est relative à la valeur de la cause.

C'est une critique violente des théoriciens allemands ;il emploi le terme de la lâcheté.

Le philosophe d'habitude présenté avec un grand courage est ici présenté comme unlâche.

Candide a en quelque sortes une pensée qui ne lui sert à rien.

La philosophie ne permet pas à Candided'affronter la réalité.

Il ressemble plus à un petit animal qui tremble au premier problème qu'a un homme digne de cenom.

Il n'a pas les caractéristiques d'un héros.

On est bien loin des héros habituels des contes.

Candide est unepâle créature.

Voltaire porte un jugement sévère, il emploie l'oxymore « boucherie héroïque ».

C'est une métaphorecar on parle d'un massacre et c'est aussi un oxymore car l'adjectif employé est contraire au nom qu'il qualifie.L'ensemble de l'expression constitue une périphrase du combat.

Cette transition est riche d'enseignement.

Ellecondamne Candide et exprime la vision faussement philosophique. II) Le point de vue omniscient de Voltaire Voltaire révèle l'horreur véritable de la guerre.

Il reprend son propre point de vue.

Tout l'extrait est construit sur unchiasme sur lequel repose les justifications inacceptables des « faux philosophes ». A) La présence religieuse dans le texte 1) L'Eglise justifie la guerreL'Eglise dicte ses règles à tous, y compris aux souverains.

Cela explique les références explicites et implicites carc'est l'Eglise qui justifie la guerre.

C'est un caractère choquant car la religion pratiquée est la même dans les deuxcamps comme le suggère les adjectifs numériques « deux rois » renforcé par « chacun dans son camp ».

Laprésence religieuse est aussi exprimée par le « Te deum » qui est un chant religieux.

On voit que Voltaire ne croitpas en dieu.

« Dieu n'est pas pour les plus gros bataillons mais pour ceux qui tirent le mieux ».

Il montrerait « le droitde la guerre », un code en cas de conflit. 2) Une critique a l'égard des philosophes allemandsC'est une critique à l'égard des philosophes comme Grotius qui a écrit « Du droit de la guerre et de la paix » en 1725qui permettait de légitimer les actions commises sur les champs de bataille.

L'expression des effets et des causespermet de faire de nouvelles allusions aux philosophes allemands qui légitimaient tout acte de guerre.

Ces allusionscritiques reflètent la réalité (30 000 désertions en France à cette époque).

En désertant, Candide semble retrouvervie.

Les verbes d'action et de mouvement l'expriment. B) Une justification irrecevableIl y a la mise en exergue de la justification irrecevable.

Quelques lignes sont concentrées sur l'horrible réalité etexprime que la guerre est tout sauf humaine.. »

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