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Chant XX de l'ILIADE d'HOMERE (Analyse)

Publié le 19/03/2011

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    (La Bataille des Dieux).    Le titre traditionnel du chant ne répond qu'imparfaitement à son contenu. Il ne contient pas une véritable bataille entre les dieux ; mais Zeus y lève la défense qu'il leur avait faite au chant VIII, et ils se partagent en deux camps, l'un favorable aux Achéens, l'autre favorable aux Troyens. Ils ne se livreront une sorte de combat qu'au chant XXI, dans un épisode qui est un des rares morceaux vraiment médiocres de l'Iliade. Mais ils s'affronteront déjà ; ils prendront une part importante à la bataille qui commence, et dont le principal incident sera ici un duel d'Achille et d'Énée. Ce duel est, comme le chant sur la Fabrication des armes, un petit poème qui pourrait se suffire à lui-même ; une des parties de l'Iliade, auxquelles s'appliquerait le système de Lachmann. On peut croire avec vraisemblance qu'il a été composé par quelque aède qui se proposait de glorifier quelque dynastie locale d'Asie-Mineure, dont la prétention était de faire remonter son origine à Énée, et par lui à Anchise et à Aphrodite.

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« Allons ! nous du moins, arrachons-le à la mort ; craignons la colère du fils de Cronos, si Achille vient à le tuer.

Ledestin veut qu'il échappe, pour que ne périsse pas sans postérité, dans l'oubli, la race de Dardanos, que le fils deCronos a aimé par-dessus tous les enfants qu'il a engendrés de femmes mortelles.

Car voici que le fils de Cronos apris en haine la race de Priam ; c'est maintenant le Seigneur Énée qui régnera sur les Troyens, et les enfants de sesenfants qui viendront au monde après lui ». Héré, toujours ennemie intraitable de Troie, laisse à Poséidon la responsabilité de ce qu'il veut faire et le dieu enlèveÉnée, en le cachant sous un nuage.

Il remporte en arrière, à l'endroit où les Caucones étaient en train de s'armer,et il lui intime l'ordre de se réserver pour le moment où Achille aura lui-même subi son destin. Achille, un moment déconcerté, s'élance de nouveau.

C'est dans cette dernière partie du chant qu'il peut seretrouver certains éléments empruntés au poème le plus ancien. Elle doit toutefois avoir été elle-même remaniée.

Hector est à la tête des Troyens.

Mais sa rencontre avec Achillen'aura pas encore lieu.

Apollon le fait rentrer dans le rang.

Ce sont des comparses qu'immole d'abord Achille ; le plusintéressant de ces personnages secondaires est un fils de Priam, Polydore, dont la mort émeut Hector au point que,malgré la recommandation d'Apollon, il se porte au-devant d'Achille. La première rencontre d'Achille et d'Hector.

(419-454). Hector, quand il vit son frère Polydore tenir ses entrailles dans sa main et se convulser sur le sol, sentit un nuagevoiler ses yeux.

Il ne se résigna plus à virer à l'écart, et il vint au-devant d'Achille, brandissant sa lance perçante ; ilétait pareil à une flamme.

De son côté, Achille, dès qu'il le vit, fit un bond, et dit en invoquant les dieux : « Voicil'homme que mon cœur souhaite le plus de trouver, celui qui m'a tué le compagnon que j'honorais.

Nous n'allons paslongtemps nous cacher l'un devant l'autre, sur les ponts de la bataille ». Il dit, et avec un regard en dessous, il interpella le divin Hector : a Approche-toi ; plus vite, viens trouver la mortqui t'attend ».

Hector, au casque étincelant, lui répondit sans trembler : a Fils de Pélée, n'espère pas m'effrayer,comme un petit enfant, par des paroles ; car je sais fort bien moi-même proférer des railleries et des menaces ! Jen'ignore pas que tu es brave, et que je te suis très inférieur.

Mais notre sort repose sur les genoux des dieux 2.Quoique ton inférieur, qui sait si je ne t'enlèverai pas la vie, en te frappant de ma lance ? mon arme aussi a sabonne pointe au bout ». Il dit, brandit sa lance et la jeta.

Athéné la détourna du glorieux Achille, d'un souffle, d'un souffle bien léger ; elle fitretour vers le divin Hector, et alla choir devant ses pieds.

De son côté, Achille bondit avec furie, brûlant de le tuer,avec un cri terrible.

Mais Apollon l'enleva, bien aisément, comme fait un dieu, en le couvrant d'une épaisse nuée.Trois fois encore le divin Achille, ferme au combat, bondit, la lance d'airain en avant, et trois fois il frappa le vide del'air.

(Mais lorsqu'il bondissait une quatrième, pareil à un dieu *), dans sa colère, il donna l'essor à ces paroles : «Voici que tu as encore évité la mort, chien ; ce n'est pas qu'elle ne soit passée près de toi ! Maintenant, PhoibosApollon t'a sanvé ; tu le pries sans doute avant d'aller entendre le bruit des javelots.

Je saurai te rencontrer plustard, et te régler ton compte, si moi aussi je trouve quelque dieu pour m'aider.

A présent, je vais m'attaquer auxautres Troyens : gare à celui que je rencontre ». Achille tient sa promesse en tuant coup sur coup dix ennemis, et le chant se termine sur une comparaison qui décritl'horreur du combat.. »

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