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CHANSONS ET POETES OUVRIERS AU XIXe siècle

Publié le 27/03/2012

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Quarantk-huit, époque de tous les espoirs. Quarante-huit époque de toutes les désillusions. Tous les instants de cette révolution sont chantés. Sur tous les tons. A en juger par l'acharnement laborieux des policiers de l'Empire contre goguettes et chansonniers, à considérer cette étrange obstination à réduire le peuple au silence, nous devinons le rôle essentiel de la chanson politique en 1848. Jamais plus, sans doute, elle 'ne connaîtra semblable audience. Jamais plus, elle ne sera, à un tel degré, le reflet d'un événement. Ainsi, dans l'histoire de la chanson, Quarante-Huit s'inscrit comme une date privilégiée : surabondance de textes comme des talents. Bientôt elle se fera par nécessité confidentielle, ou verra disparaître nombre de ses attributions au profit de nouveaux moyens d'expression ou de communication....

« 1 CHANSONS ET POETES OUVRIERS ..

1 431 relation individuelle du j~urnal' au lecteur -relation .

d'invite, relation directe, nous conduit à interroger sur un mode tout spé,cial l'histoire de la chanson.

Enfin, jouant d'une ambiguïté qui la conduit à tantôt précéder le­ mouvement (appel, théorie), tantôt le suivre (récit, compte rendu, minutes de procès), la chanson politique est reflet d'un événement, mais elle est aussi au cœur de cet événement.

Ainsi, tant pour l'étude de la langue que pour l'étude historique (la chanson en 48 n'est-elle pas l'un des seuls modes d'expressions qui soient permis aux ouvriers ?), Quarante-Huit apparaît comme une date majeure.

Un sim~· pie examen des innombrables titres (recueils, fèuilles volantes ...

) permet d'articuler une présentation rapide de.s textes.

En premier lieu,.

il convient de remarquer le carac- tère événementiel de la chanson (à telle enseigne que Pierre Barbier et France Vernillat ont pu composer une Histoire de France par les chansons).

On peut aussi tenter de définir sa fonction et les thèmes principaux qui inlassa­ blement s'y répètent (Liberté, Fraternité).

Mais le point essentiel de ce moment reste la prise de ·conscience par le prolétariat de sa condition.

Et en ce sens, une bonn_e part de la chanson en 1848 semble être, pour reprendre le titre fameux de Pierre Dupont, le chant des ouvriers.

Certes, comme le remarque Pierre Brochon, " la chanson sociale n'est pas venue du peuple, mais est venue au peuple ••.

De fait, en ce milieu du 19" siècle, elle vient aussi du peuple, et d'un peuple conscient et fier, d'un peuple prêt à la lutte.

«Les trois époques: 1789, 1830, 1848., Au jour le jour, l'événement se dessine dans le texte.

La chanson est chronologique : Le 24 février 1848, Les trois journées, ou de manière expressive : 22, 23, 24 février !!! Citons encore Mémorables jou;­ nées, Aux victimes de février 48, Tableau populaire : les trois jours.

Quarante-huit est d'emblée ressenti comme une date, non seulement importante, mais inscrite dans un certain cours historique_.

Et à côté. »

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