CHAMPAGNE (littér.) - La littérature champenoise
Publié le 19/02/2019
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CHAMPAGNE (littér.). La littérature champenoise de langue latine est illustrée dès le ixe s. par saint Prudence,
évêque de Troyes, et Almanne, moine d'Hautvillers, puis au Xe s. par Flodoard, auteur d'une Histoire de l'Église de Reims, et Gerbert, archevêque de Reims et premier pape français. Au xiie s., la comtesse Marie, fille de Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine et épouse du comte de Champagne Henri le Libéral (1152-1181), introduit à la cour de Troyes le lyrisme provençal et oriente l'œuvre de Chrétien de Troyes. Le petit-fils de Marie, Thibaud IV (1201-1253), se révélera un auteur fécond et un protecteur avisé. Les XIIe et XIIIe s. champenois sont d'ailleurs particulièrement riches, avec Bertrand de Bar-sur-Aube (Aimeri de Narbonne, Girart de Vienne), Guillaume de Champagne, Godefroi de Lagny, Gace Brulé, Perrin d'Angecourt, Gautier de Coincy, Colin Muset, Robert de Reims, Philippe de Nanteuil, Jenden de Brie, auxquels il convient d'ajouter les auteurs anonymes de Renaud de Montauban, et celui de la branche IX du Roman de Renart. Avec Rutebeuf, le fabliau naît en Champagne, comme y naît également l'histoire, avec Villehardouin et Joinville. Au xive s., un clerc anonyme de Troyes donne au Roman de Renart une suite, Renart le Contrefait, tandis que Guillaume de Machaut mêle la poésie et la musique, et qu'Eustache Deschamps compose près de 1 400 ballades. À la fin du siècle, deux Champenois, le chancelier Gerson et Nicolas de Clamanges, s'opposent dans la querelle du Roman de la Rose. Au XVe s., Guillaume Coquil-lart ( 1450-1510) offre un reflet truculent de la vie bourgeoise. Mais, malgré Jean Passerat (1534-1602) et Jacques Gillot, auteurs de la Satire Ménippée, ou le poète Charles de Navières (1544-1616), la littérature champenoise perd d'abord la suprématie qui, en trois siècles, lui a permis d'étendre à l'Europe l'influence de la littérature française, puis sa spécificité, malgré Maucroix et La Fontaine. Au xxe s., poètes et romanciers ont entrepris à plusieurs reprises de se rassembler, autour de la revue de René Druard, le Pampre (1922-1925), dans l'Association des écrivains de Champagne de Henri Vendel et dans la Jeune
« Champagne de Jean-René Aubert, puis de Roger Vincent.. »
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