Céline, « Je refuse la guerre » - Voyage au bout de la nuit
Publié le 08/09/2012
Extrait du document
La structure des phrases correspond à ce style populaire. Elles sont hachées, brèves et plus énumératives, juxtaposées que subordonnées les unes aux autres. Deux subordonnées seulement se rencontrent dans le discours : une subordonnée causale : « parce que je suis le seul à savoir ce que je veux « et une subordonnée consécutive : « si remarquable qu’elle nous paraisse à présent «. La simplicité de la syntaxe va de pair avec le goût des formules : « survivent les fous et les lâches «, expression qui prend le contrepied de l’opinion commune et dont le paradoxe est décapant. Avec la formule « plus inconnus que le dernier atome de ce presse-papier devant nous, que votre crotte du matin «, le refus de la politesse et de la bienséance surtout à l’égard d’une dame, prend un tour sinon comique, du moins burlesque et la formule devient plus éloquente qu’une démonstration logique. Bardamu fait en quelque sorte appel à la pensée primitive, plus imagée et concrète. Le recours à l’exemple précis, ainsi le rapprochement avec la guerre de cent ans, fait partie de cette logique concrète, précise, didactique, persuasive. Le sentiment, l’émotion transparaissent d’autant mieux que le sens transmis est négatif, désabusé, pessimiste.
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La structure des phrases correspond à ce style populaire.
Elles sont hachées, brèves et plus énumératives, juxtaposées que subordonnées les unes aux autres.
Deuxsubordonnées seulement se rencontrent dans le discours : une subordonnée causale : « parce que je suis le seul à savoir ce que je veux » et une subordonnéeconsécutive : « si remarquable qu'elle nous paraisse à présent ».
La simplicité de la syntaxe va de pair avec le goût des formules : « survivent les fous et les lâches »,expression qui prend le contrepied de l'opinion commune et dont le paradoxe est décapant.
Avec la formule « plus inconnus que le dernier atome de ce presse-papierdevant nous, que votre crotte du matin », le refus de la politesse et de la bienséance surtout à l'égard d'une dame, prend un tour sinon comique, du moins burlesque etla formule devient plus éloquente qu'une démonstration logique.
Bardamu fait en quelque sorte appel à la pensée primitive, plus imagée et concrète.
Le recours àl'exemple précis, ainsi le rapprochement avec la guerre de cent ans, fait partie de cette logique concrète, précise, didactique, persuasive.
Le sentiment, l'émotiontransparaissent d'autant mieux que le sens transmis est négatif, désabusé, pessimiste.
Conclusion
En conclusion, l'intérêt essentiel de ce passage réside dans cette contestation de l'idéalisme guerrier.
La contestation repose sur l'expérience de nullité, de l'inanité deshauts faits héroïques.
Le bon sens populaire qui prend conscience de la mort s'exprime en des images aussi percutantes qu'imagées, ce qui donne toute sa force autexte et fait l'originalité de l'écriture célinienne..
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