« Ce qui rend Kleist particulièrement curieux, c'est la recette selon laquelle il compose ses dialogues. Il imagine que tous ses personnages sont à moitié sourds ou à moitié stupides, et le dialogue naît ainsi à coups de questions et de répétitions ». En quoi ce jugement de Brentano relatif à la « surdité » des personnages de Kleist peut-il éclairer votre lecture de La Cruche Cassée, voire celle d'Oedipe Roi ?

Selon Moi, je ne trouve pas pertinent le jugement de Brentano, tandis qu’au premier coup d’œil, les personnages aient l’air stupide et sourd, à cause des répétitions et des quiproquos, en réalité il y a des programmes secrets. Il n’y a pas vrai surdité comme se trouve dans Œdipe Roi. Qui plus est, je crois que l’intérêt et la comédie de la pièce ne résident pas dans les malentendus, mais dans les aspects physiques comme la perruque et quand Adam essaie de trouver des justifications à ses blessures. Bien sur le dialogue est plein de conversations stupides qui rendent drôle la pièce mais ce n’est pas vraiment la surdité qui crée la comédie ici, mais l’illusion de la surdité. Tout compte fait, Kleist certainement veut créer un sentiment de surdité parmi ses personnages mais il y a beaucoup d’autres aspects comme l’aveuglement et la surdité se trouve plutôt dans Œdipe Roi. Il serait peut-être plus utile d’analyser la relation entre la comédie et la tragédie dans La Cruche Cassée, qui rendrait très intéressant une comparaison avec Œdipe Roi.