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« Ce que le théâtre peut montrer de plus émouvant est un caractère en train de se faire, le moment du choix, de la libre décision qui engage une morale et toute une vie. Et comme il n'y a de théâtre que si l'on réalise l'unité de tous les spectateurs, il faut trouver des situations si générales qu'elles soient communes à tous. » (J.-P. Sartre) Expliquez et commentez ces réflexions en vous appuyant sur les pièces de Jean-Paul Sartre que vous connaissez.

Publié le 11/09/2014

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morale

Pour tous cet acte ne va pas sans déchirement

 

intérieur, le cas d'Oreste est le plus limpide : il lui faut conquérir un passé pour lui-même, un avenir pour le peuple qu'il guidera. Seul le crime semble lui ouvrir la voie : mais ce n'est pas l'acte gratuit d'un Lafcadio, c'est un choix délibéré qu'Oreste s'impose, un choix solidement motivé par ce qu'il pense être la justice. Une fois le double meurtre accompli, il l'assume, le revendique comme sien, alors qu'Électre s'effondre : elle n'a pas su tirer de sa décision une orientation qui aurait pu déterminer sa « morale « et sa « vie «.

morale

« XXe SIÈCLE : LE THÉATRE dans Les Mouches, Oreste cherchant à libérer son peuple d'une servitude avilissante à laquelle il consent, tout cela ne nous est pas étranger.

Problèmes individuels Le cadre n'occupe d'ailleurs pas toujours, dans les pièces de Sartre, des proportions si grandioses : nous voici avec Huis Clos dans un « salon style Second Empire », et si les personnages prennent du fait de leur mort une dimension d'étrangeté, ils restent très humains par leurs haines, leurs désespoirs, leurs tentatives se heurtant - comme celles de tous les hommes - à l'irréversibilité du temps : l'amour, l'amitié, le crime, la lâcheté, c'est le lot de ces trois personnages emmurés et il n'est pas si loin de nous.

Mais ces situations diverses ne présentent pas d'intérêt en elles-mêmes aux yeux de Sartre.

Quelque souci qu'il ait des problèmes contemporains, ceux-ci l'intéressent dans la mesure où l'individu s'y insère.

II.

« UN CARACTÈRE EN TRAIN DE SE FAIRE » Aussi l'évolution des personnages placés dans une situation bien déterminée constitue-t-elle l'intérêt essentiel de chaque œuvre.

Évolution brutale Chaque héros se trouve au début de l'œuvre à la veille d'un choix - qu'il pressent à peine, dont il ignore la teneur.

Il est jusque-là presque inconsistant : Oreste ne sait pas ce qui ! 'attend à Argos, il cherche un poids qui puisse lester sa conscience vide : « Ah, s 'écrie-t-il, comme je suis libre.

Et quelle superbe absence que mon âme.

» Dans Les Mains sales aussi, Hugo, totalement disponible, cherche l'acte qui lui permettra de se donner la sensation d'exister.

L'acte libre Pour tous cet acte ne va pas sans déchirement intérieur, le cas d'Oreste est le plus limpide : il lui faut conquérir un passé pour lui-même, un avenir pour le peuple qu'il guidera.

Seul le crime semble lui ouvrir la voie : mais ce n'est pas l'acte gratuit d'un Lafcadio, c'est un choix délibéré qu'Oreste s'impose, un choix solidement motivé par cc qu'il pense être la justice.

Une fois le double meurtre accompli, il l'assume, le revendique comme sien, alors qu'Électre s'effondre: elle n'a pas su tirer de sa décision une orientation qui aurait pu déterminer sa « morale » et sa « vie ».. »

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