« Ce n'est point avec des idées qu'on fait des vers ... c'est avec des mots. » Vous apprécierez cette formule attribuée à Mallarmé sans omettre de donner des exemples précis.
Publié le 04/11/2016
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Dès lors s’explique que pour Mallarmé le mot soit l’objet de toutes ses attentions; ce mot auquel il faut donner un sens plus pur le poète le libère de sa syntaxe traditionnelle, créant ainsi une langue parallèle à la langue prosaïque qui aboutira au Coup de dés puis au silence. Ainsi, ce que nous nommions plus haut l’exclusion mallarméenne, n’est peut-être pas une véritable exclusion, mais l’expression d’une méthode qui consiste à soumettre l’idée au vocabulaire : la poétique de Mallarmé est, de ce point de vue, rupture de la tradition.
Comme tous les sujets abordant la définition d’un genre — et en particulier de la poésie — celui-ci est extrêmement difficile à aborder. En premier lieu il exige du candidat tout à la fois une connaissance approfondie et étendue du domaine à étudier ainsi que de solides appuis théoriques : comment prétendre parler de la poésie sans connaître les conceptions esthétiques des classiques, des romantiques, des symbolistes, des surréalistes, des parnassiens, etc. ?
«
La
synthèse se réduira à la conclusion qui pourra consta
ter la puissance du langage dans le jeu poétique sans pour
autant que soit exclue 1 'id ée.
DEVOIR RÉDIGÉ
En Occident du moins, la poésie a toujours été opposée à la
pensée : dès le rve siècle avant Jésus-Christ, Platon accordait au
poète « une inspiration divine » mais lui refusait la resp onsa
bil ité de son génie : « Ils [les poètes] disent beaucoup de belles
choses, mais sans se rendre compte de ce qu'ils disent.
» Peu
après , Aristote, faisant de ce même poète un « artisan de vers »,
lui reconnaissait indirectement la raison ; bien plus, il faisait de
la poésie un art philosophique « d'un caractère plus élevé que
1 'his toire ».
Selon les écol es, mais aussi selon les tempéraments,
la poésie a donc été soit l'objet d'un travail méticuleux des
mètres et des rythmes, soit un moyen de dire ce que la prose
est inca pable d'atteindre.
Dans ce débat, la conception mallar
méenne d'excl usion des « idées », apporte un élément nouveau
en centrant toute l'attention du créateur sur les exercices du
langage .
*
* *
Si l'on considère les grands arts poétiques, on remarque que
1 'attention majeure des théoriciens est plus rhétorique qu 'idéolo
gique.
Du Bellay dans sa Défense et illus tration de la langue
française s'intéresse avant tout aux rimes , aux vers et aux diverses
formes de poèmes : déf�nseur du travail poétique, il s'est opposé
au don inné : « Qu 'on ne m'allègue point que les poètes naissent ...»
Un siècle plus tard, Boileau dans son Art poétique a formulé
l' idéal classique fait d'un constant labeur pour parvenir à une
perfection : celle de 1 'i mitation de la nature.
Parmi maints conseils,
qui ne se souvient de ces vers au ton de maxime :
« Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Aj outez quelquefois et souvent effacez.
»
Au xvm e siècle, époque du.
»
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