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CAUSERIES DU LUNDI

Publié le 19/02/2019

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CAUSERIES DU LUNDI, recueil critique de Sainte-Beuve, publié en 15 volumes de 1851 à 1862 et réunissant des articles parus dans le Constitutionnel (1849-1852) et dans le Moniteur (1852-1861). De retour de Liège, Sainte-Beuve, pressé par des besoins financiers, s'engage auprès d'un organe de grande presse à donner « tous les lundis compte rendu d'un ouvrage sérieux qui soit à la fois agréable ». Il s'agit en fait de portraits d'écrivains de toutes époques, dont le choix, suscité par des rapprochements ou des contrastes, est toujours justifié en tête d'article. S'y succèdent entre autres Lamartine, Musset, George Sand, Fénelon, Montaigne, Villon, Massillon, Saint-

 

Simon, le duc de Rohan, les écrivains majeurs mêlés aux petits maîtres et aux célébrités de l'époque. L'esprit est celui d'une critique biographique qui vise l'homme, son tempérament, son milieu. L'auteur fait feu de tout bois et de tout document (lettres, mémoires, livres de dépenses, anecdotes), et mêle tous les tons — agressif, ironique, piquant, émouvant —, ne cachant jamais ses sentiments... ou son ressentiment. Cette méthode de lecture, continuée dans les Nouveaux Lundis (1863-1870), influencera profondément la critique universitaire .

« XIX' Sil-:< 'LE AINTE- EUVE Causeries du lu n di Il ne faut pas oublier que le « lundiste » que fut Sainte-Beuve -ce néologisme fut créé à son intention -se double d'un écrivain, auteur notamment de Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme (1829) et de Volupté (1834) (roman dont Balzac s'inspira pour écrire Le Lys dans la vallée).

Les Causeries du lundi ne doivent pas seulement être lues comme le produit d'un critique, mais également comme celui d'un écrivain qui affirme ses prédilections littéraires avec une grande indépendance d'esprit.

«Mlle de Lespinasse n'était point jolie; mais, par l'esprit, par la grâce, par le don de plaire, la nature l'avait largement récompensée.

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Illustrations d'auteurs divers Un critique qui a marqué son siècle S ainte-Beuve analyse en ces termes ce qui l'a poussé à accepter l'offre du Constitutionnel pour entretenir le lecteur de « pure littérature et pure critique » : « Il y avait longtemps que je demandais qu'une occasion se présentât à moi d'être critique, tout à fait critique comme je l'entends, avec ce que l'âge et l'expérience m'avaient donné de plus mûr et aussi peut-être de plus hardi.

Je me mis donc à faire pour la première fois de la critique nette et franche, à la faire en plein jour, en rase campagne».

Il livre avec un égal intérêt éclectique ses considérations sur des personnages historiques, telle Jeanne d'Arc, sur 1' Antiquité ou sur des écrivains du xvme et du XIXe siècle (auteurs qu'il privilégia tout particulière­ ment), avec toutefois des excursus dans la littérature étrangère, représentée notamment par Cervantès, Goethe et Dante.

Un critique contesté L 'activité critique de Sainte-Beuve a été longtemps considérée comme une somme de jugements arrêtés et définitifs sur une œuvre littéraire.

Mais il faut réévaluer cette prise de position.

Le terme « cause­ rie» renvoie à une forme déliée et capri­ cieuse d'exposé, comme le serait une conversation (même si ses articles font preuve d'une structure très élaborée où domine un parti pris pour l'esthétique classique), et qui témoigne également d'un caractère oral (l'auteur rapporte nombre de propos d'auteurs).

C'est avant tout au journal de ses lectures que nous convie Sainte-Beuve, en privilégiant le point de vue d'une conscience indivi­ duelle sur des auteurs : on l'a accusé à cet égard de favoriser certains auteurs mi­ neurs et de méconnaître des auteurs aussi pres­ tigieux que Stendhal ou Balzac.

Ce qui caractérise les Causeries du lundi, ce sont toutes les notices biographiques, les réflexions à caractère moral ou psychologique qui ac­ compagnent les commentaires sur une œuvre -selon Sainte-Beuve, l'homme et l'œuvre ne se conçoivent pas l'un sans l'autre-, attitude que Marcel Proust condamna avec véhémence.

L es Causeries du lundi de Charles Augustin Sainte-Beuve constituent une somme impressionnante d'articles (15 tomes) qui paraissaient le lundi- d'où le titre éponyme du recueil -, qu'il rédigea entre 1851 et 1862 pour un quotidien.

Benjamin Constant « se raillait lui-même, il se persiflait, lui et les autres, par une sorte d'ironie fine, continuelle, insaisissable, qui allait à dessécher les sentiments et les affections en lui et autour de lui.

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