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CASSANDRE (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

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Un autre aspect du personnage de Cassandre est sa terrible solitude. Consciente du destin mais incapable de l’infléchir, la jeune fille est désormais privée du «bonheur aveugle», ce qui l'empêche de se mêler aux fêtes et aux réjouissances. En cela, son sort est véritablement une malédiction, la malédiction de la lucidité.

 

Cassandre ne peut se réjouir de rien, car elle sait que toute réjouissance se conclut inéluctablement par le deuil et la tristesse. Elle ne peut plus jouir du présent car elle a constamment sous les yeux la perspective d’un futur mortel. Cassandre symbolise ainsi la condition de l’homme, seule créature qui sait qu’elle doit mourir et qui, selon le mot de Blaise Pascal, cherche dans le «divertissement» à oublier l’issue inévitable.

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« 62 • Cassandre Troie pendant dix ans avant de voir la ville tomber grâce à la ruse du cheval de Troie .

Les vainqu eurs se partagent butin et survivants.

Cassandre, qui a vu périr ses frères et sœurs, devient l'esclave d'Aga­ memnon qui la ramène dans son palais.

Pendant l'absence d'Agamemnon, sa femme a pris pour amant Egisthe et tous deux ont décidé de tuer le roi dès son arrivée.

Car Clytemnestre ne pardonne pas à son mari d'avoir sacrifié leur fille Iphigénie pour attirer la faveur des dieux sur l'expédition grecque.

Durant tout le voyage du retour, Cassandre avertit inutile­ ment Agamemnon du sort qui l'attend au palais.

Tandis qu'Egisthe tue le roi , elle tombe sous les coups de Clytemnes­ tre.

[ Les origines Cassandre apparaît d'abord dans L'Iliade , le récit composé par Homère, au VIlle siècle avant J.-C ., sur le siège et la chute de Troie (Troie était aussi appelée Ilion).

C'est la plus belle des filles de Priam et elle n'a pas de don prophétique particulier ...

Dans L'Odyssée , qui fait suite à L' Iliade, Cas­ sandre est ramenée par Agamemnon dans son palais où Cly­ temnestre la tue par jalousie .

Le poète Eschyle (525-456 av.

J.-C.), dans sa tragédie intitulée Agamemn on, montre le premier une Cassandre hys­ térique, inspirée, sujette à des visions de cauchemar et en butte à l'incrédulité générale.

La jeune fille est dépeinte de la même façon dans des pièces postérieures comme Les Troyen­ nes d'Euripide (écrit en 415 avant J.-C.) ou l'Agamemnon que le poète latin Sénèque (4 avant J.-C.

- 65 après J.-C.) écrivit en s'inspirant d'Eschyle.

Le drame de Cassandre est celui de l'homme ou de la femme qui sait mais ne peut convaincre.

Elle voit ceux qu'elle aime courir à leur perte, certaine de la fin et incapable de les retenir.

On trouve, dans cette situation terrible, un écho des débats qui ont pu agiter les cités grecques : l'orateur honnête et clairvoyant incapable de se faire entend re et se désespérant. »

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