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Caractères de la Poésie et de la Prose en France, au XVIe siècle

Publié le 13/02/2012

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En France, comme dans toute l'Europe, le xvie siècle offre un prodigieux mouvement d'idées et d'opinions en réaction complète contre le moyen âge. Dans notre histoire nationale, cette période de luttes, d'agitations, de transe formations engendre une littérature militante et de transition. Elle affecte ce double caractère sous l'influence de courants dont les principaux sont : la Renaissance, l'Humanisme et la Réforme....

« « ecole », se rattachent a Villon edite par Marot - et au moyen age.

Its se recommandent par le naturel, l'abandon, la finesse, la « gentillesse », par une malice toute gauloise.

Ces qualites, bien nationales, ne suffisent pas masquer l'inconsistance de la pensee.

Legere, futile, celle-ci n'a aucune elevation ni portee.

La plupart de leurs oeuvres sont noes et mortes avec les circonstances.

Les genres outlives : ballades, rondeaux, triolets, mascarades, etrennes, epigrammes, epitres badines, seront dedaignes par les « ronsar- disants » et relegues, par eux, parmi les « espisseries » bonnes tout au plus pour « les Jeux Floraux de Toulouse et le Puy de Palinods de Rouen ».

On y trouve encore requivoque, ralliteration there aux « Grands Rhetori- queurs » de repoque precedente.

Peu a peu, neanmoins, on renonce aux tours de force en quoi ces jongleurs de rimes faisaient consister la poesie.

Ronsard, comme Marot, est un « poete de tour » ; mais son oeuvre est beaucoup plus aristocratique et sans aucun rapport avec notre moyen age. A peine soupconne-t-on l'humaniste chez « maitre Clement », qui apprit son francais dans le Roman de la Rose, tandis que Ronsard, sauf dans les Discours, s'inspire presque exclusivement de l'antiguite, et rove, avec son ami du Bellay et la Pleiade, d'un frangais restaure, enrichi a l'instar du latin, vainqueur et disciple du grec.

La poesie « ronsardisante » respire un enthousiasme sans borne et sans mesure pour tout ce qui vient de la Grece et de Rome.

L'erudition s'etale partout complaisamment, indiscretement, a ce point que beaucoup de vers renaissants sont hermetiques pour la masse des lecteurs et ne peuvent etre compris que par les mythologues.

L'imitation est plus que conseillee, prescrite.

C'est par elle que recole de Ronsard entend renouveler toute chose.

Egaler les maitres d'autrefois est le seul objectif que se puisse proposer le poke; vouloir les surpasser serait folie : ils sont la perfection meme.

Aussi on « homerise », on « pindarise » a qui mieux mieux.

La pensee de cette seconde generation est plus solide du fait que l'on reprend les grands lieux communs traites jadis par de bons ecrivains; mais l'imitation est tellement servile qu'aucun nest renouvele.

Les genres outlives par la generation precedente sont, nous l'avons dot, pour la plupart, de- laisses.

Seul le sonnet, indroduit - ou restaure - par Marot et adopte par Mellin de Saint-Gelais, trouve grace, parce qu'on le croit d'origine italienne et que la mode est de « petrarquiser ».

La « Deffence et Illustration de la Langue francoyse » prone les « grands genres » empruntes des Anciens : l'ode, repopee, la tragedie, la comedie.

Mais tandis que le lyrisme produit quelques chefs-d'oeuvre (Ronsard et du Bellay), repopee ne sort point d'une mediocrite qui apparait aux contemporains...

aux auteurs eux-memes (la Franciade reste inachevee, tout, comme an siecle suivant, la Pucelle).

La Tragedie et la Comedie, en s'efforgant de se rapprocher de rideal antique, realisent de veritables progres; déjà l'on entrevoit, a travers la Cleopeitre de Jodelle, la tragedie « reguliere » du xvir siecle; mais rien n'est reste de Jodelle, de Gamier, de Grevin, de Jean de la Taille et de Larivey.

Theatre tragique et theatre comique ont quelque chose d'artificiel : ils manquent de sincerite et de vie.

On ne sait guere, en ce temps-la, sauf quelques artistes amoureux de la forme, l'art de 1 faire difficilement des vers faciles »; on se fie a l'inspiration, on meprise le travail.

Ronsard rime deux cents vers en guise d'aperitif et deux cents autres a titre de digestif.

Toute cette poesie d'imitation laisse l'impression d'un art factice; ni les esprits, ni la langue ne sont mars pour accomplir in fusion harmonieuse des deux genies : antique et national; ce sera l'oeuvre du grand siècle.

Le goat es' mal assure; on use de grands mots, on enfle la voix, sous prkexte de « pindariser »; on tombe dans raffeterie et la mignardise, sous pretexte d'imiter Anacreon ou Pe- trarque.

Le vers employe est presque toujours celui de Marot, avec coupes libres, hiatus et enjambements.

Toutefois ralexandrin, assez longtemps delaisse, est remis en honneur.

Des rythmes nouveaux apparaissent; on tree des groupements heureux de vers clans les stances et strophes.

Ronsard, en particulier, en offre une copieuse collection, dans laquelle puiseront les Romantiques et les Parnassiens.

Balf tente en vain de substituer dans le vers francais le systeme des longues et des breves au systerne syllabique; it essaie une reforme orthographique, basee sur la prononciation : nouvel echec.

On cite, parmi les auteurs de transition annongant le xvii' siecle, Des- portes, Bertaut, d'Aubigne.

Mais l'oeuvre de ce dernier n'a ete connue qu'a partir de 1616, et les deux autres, personnages de poids en leur vivant, n'au- ront plus aucun credit apres leur mort.

Regnier, au contraire, dont les ' « école », se rattachent à Villon -- édité par Marot - et au moyen âge.

Ils se recommandent par le naturel, l'abandon, la finesse, la « gentillesse », par une malice toute gauloise.

Ces qualités, bien nationales, ne suffisent pas à masquer l'inconsistance de la pensée.

Légère, futile, celle-ci n'a aucune élévation ni portée.

La plupart de leurs œuvres sont nées et mortes avec les circonstances.

Les genres cultivés : ballades, rondeaux, triolets, mascarades, étrennes, épigrammes, épîtres badines, seront dédaignés par les « ronsar­ disants » et relégués, par eux, parmi les « espisseries » bonnes tout au plus pour « les Jeux Floraux de Toulouse et le Puy de Palinods de Rouën ».

On y trouve encore l'équivoque, l'allitération chère aux « Grands Rhétori­ queurs » de l'époque précédente.

Peu à peu, néanmoins, on renonce aux tours de force en quoi ces jongleurs de rimes faisaient consister la poésie.

Ronsard, comme Marot, est un « poète de cour » ; mais son œuvre est beaucoup plus aristocratique et sans aucun rapport avec notre moyen âge.

A peine soupçonne-t-on l'humaniste chez « maître Clément », qui apprit son français dans le Roinan de la Rose, tandis que Ronsard, sauf dans les Discours, s'inspire presque exclusivement de l'antiquité, et rêve, avec son ami du Bellay et la Pléiade, d'un français restauré, enrichi à l'instar du latin, vainqueur et disciple du· grec.

La poésie « ronsardisante » respire un enthousiasme sans borne et sans mesure pour tout ce qui vient de la Grèce et de Rome.

L'érudition s'étale partout complaisamment, indiscrètement, à ce point que beaucoup de vers renaissants sont hermétique-s pour la masse des lecteurs et ne peuvent être compris que par les mythologues.

L'imitation est plus que conseillée, prescrite.

C'est par elle que l'école de Ronsard entend renouveler toute chose.

Egaler les maîtres d'autrefois est le seul objectif que se puisse proposer le poète; vouloir les surpasser serait folie : ils sont la perfection même.

Aussi on « homérise », on « pindarise » à qui mieux mieux.

'La pensée de cette seconde génération est plus solide du fait que l'on reprend les grands lieux communs traités jadis par de bons écrivains; mais l'imitation est tellement servile qu'aucun n'est renouvelé.

Les genres cultivés par la génération précédente sont, nous l'avons dit, pour la plupart, dé­ laissés.

Seul le sonnet, indroduit - ou restauré - par Marot et adopté par Mellin de Saint-Gelais, trouve grâce, parce qu'on le croit d'origine italienne et que la mode est de « pétrarquiser ».

La « Deffence et Illustration de la Langue françoyse » prône les « grands genres » empruntés des Anciens : l'ode, l'épopée, la tragédie, la comédie.

Mais tandis que le lyrisme produit quelques chefs-d'œuvre (Ronsard et du Bellay), l'épopée ne sort point d'une médiocrité qui apparaît aux contemporains...

aux auteurs eux-mêmes (la Franciade reste inachevée, tout, comme au siècle suivant, la Pucelle).

La Tragédie et la Comédie, en s'efforçant de se rapprocher de l'idéal antique, réalisent de véritables progrès; déjà l'on entrevoit, à travers la Cléopâtre de Jodelle, la tragédie « régulière » du xvii• siècle; mais rien n'est resté de Jodelle, de Garnier, de Grévin, de Jean de la Taille et de Larivey.

Théâtre tragique et théâtre comique ont quelque chose d'artificiel : ils manquent de sincérité et de vie.

On ne sait guère, en ce temps-là, sauf quelques artistes amoureux de la forme, l'art de « faire difficilement des vers faciles »; on se fie à l'inspiration, on méprise le travail.

Ronsard rime deux cents vers en guise d'apéritif et deux cents autres à titre de digestif.

Toute cette poésie d'imitation laisse l'impression d'un art factice; ni les esprits, ni la langue ne sont mûrs pour accomplir la fusion harmonieuse des deux génies : antique et national; ce sera l'œuvre du grand siècle.

Le goût es~ mal assuré; on use de grands mots, on enfle la voix, sous prétexte de « pindariser » ; on tombe dans l'afféterie et la mignardise, sous prétexte d'imiter Anacréon ou Pé­ trarque.

Le vers employé est presque toujours celui de Marot, avec coupes libres, hiatus et enjambements.

Toutefois l'alexandrin, assez longtemps délaissé, est remis en honneur.

Des rythmes nouveaux apparaissent; on crée des groupements heureux de vers dans les stances et strophes.

Ronsard, en particulier, en offre une copieuse collection, dans laquelle puiseront les Romantiques et les Parnassiens.

Baïf tente en vain de substituer dans le vers français le système des longues et des brèves au système syllabique; il essaie une réforme orthographique, basée sur la prononciation : nouvel échec.

On cite, parmi les auteurs de transition annonçant le xvn• siècle, Des­ porte.s, Bertaut, d'Aubigné.

Mais l'œuvre de ce dernier n'a été connue qu'à partir de 1616, et les deux autres, personnages de poids en leur vivant, n'au­ ront plus aucun crédit après leur mort.

Régnier, au contraire, dont les. »

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