CANDIDE: Voltaire - Le nègre de Surinam (Chapitre 19ème)
Publié le 28/01/2011
Extrait du document
«
malheureux que nous.
Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfantsd'Adam, blancs et noirs.
Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus degermains.
Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible.
Extrait du chapitre 19 de Candide ou l'optimiste - de Voltaire
Etude
I - Un constat
Le récit de la rencontre avec le nègre est fait par le narrateur qui semble ne pas prendre partie et donner les choses telles quellesse sont passées.Les paroles de l'esclave ont cette même tonalité d'acceptation de son sort en fonction d'une même réglementation.
a) Un constat dans le récit- Le " ils " désigne Candide et son valet Cacambo.
Rencontre de trois personnages, Candide et Cacambo en mouvement et lenègre qui est étendu par terre.
Il y a donc opposition entre liberté de mouvement des uns et immobilité de l'autre.- La présentation du nègre est faite sans apitoiement d'abord à travers des détails vestimentaires " la moitié de son habit " puisindication de sa mutilation.
Tout est mis sur le même plan.
b) Constat dans les paroles de l'esclave- Affirmation d'une attitude de soumission, de passivité "j'attends mon maître"- Explication calme et détaillée de " l'usage ".
Symétrie de la construction de la phrase et résultat obtenu sans aucune émotion.- La constat n'est pas seulement de sa situation personnelle mais il établit l'histoire de tous les esclaves.
Cependant après la parolerésignée de l'esclave, le nègre va donner la parole à sa mère (Rappel des propos de sa mère en employant le style direct).
c) Cependant, présence d'une parole vivante , la mère au style direct.
Ce n'est pas un constat, c'est un rappel émouvant du passé.
II - L'ironie
Cette ironie se révèle dans le décalage entre la l'objectivité du constat et l'horreur de la situation décrite.- Dans la logique de l'usage.- Dans la relation établie entre l'esclave et l'économie.
a) Une priorité aberrante , l'accent est mis sur " l'absence de la moitié de l'habit ". Il y a là une distorsion ironique qui insiste sur la situation réelle de l'esclave.
b) L'ironie apparaît aussi dans le choix de certains termes à double sens " fameux " différent au terme valorisant illustre, célèbre : il est dépréciatif.
Vandedendur est rendu célèbre par sa cruauté.
c) Insistance détachée sur les closes du contrat établit par l'usage (= mutilation systématique) " je me suis trouvé dans les deux cas ".
C'est un formalisme administratif que met en relief Voltaire par le ton faussement détaché, l'horreur n'en n'est que plusperceptible.
d) Relation entre l'esclave et le sucre. Raccourci efficace " c'est à ce prix que vous manger du sucre en Europe ".
Ici aussi distorsion, décalage entre notion de plaisir en Europe et vie inhumaine pour les esclaves.
e) Insistance sur l'hypocrisie des prêtres.Le mot "fétiche" est une impropriété de terme afin d'éviter la censure.Voltaire met en évidence la contradiction " nous sommes tous enfants… " alors qu'on pratique l'esclavage.
Cette contradictiontrahit l'hypocrisie des prêtres..
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