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Candide en Amérique

Publié le 06/05/2013

Extrait du document

Candide en Amérique Il y avait en Europe, dans la région méditerranéenne, un homme ayant une multitude de connaissances acquises lors de longs voyages dans le monde. Cet homme se prénommait Candide. Candide avait traversé de nombreuses épreuves, avait parcouru de nombreuses terres et avait rencontré de nombreuses personnes. Mais au cours de toutes ces années, il n'avait jamais effleuré la terre où tous les rêves sont réalisables, où tout est possible et où tout est immense : les Etats-Unis d'Amérique. < Accompagné de son maître Pangloss et de son fidèle ami Martin, il décida d'entreprendre un voyage vers les Etats-Unis. Il confia sa femme Cunégonde à son valet Cacambo. Les trois hommes prirent un avion en direction de San Francisco. Candide voulait s'y rendre car d'après lui, c'était une ville fascinante par son histoire, son architecture et sa culture. A peine ont-ils commencé à s'endormir, pensant à leur prochaine découverte, que l'avion se met à descendre à grande vitesse ; le ciel s'assombrit jusqu'à devenir noir et jette des éclairs à tout va. Le commandant de bord annonce la traversée d'une zone de turbulences. Le tonnerre gronde, le vent se déchaîne et on peut même apercevoir un début de tornade. La chute libre commença. Pangloss se réveilla en sursaut et dit : « Quelle peut être la raison suffisante de ce phénomène ? - Mes amis c'est la fin ! « S'écria Candide. Les cris fusaient dans tous les sens. Lors d'un trou d'air, Candide, Martin et Pangloss furent assommés par des valises tombées d'un coffre à bagages. A son réveil, Candide se trouvait allongé à coté d'une centaine de personnes inanimées et défigurées. Les survivants gémissaient et espéraient l'arrivée proche des secours. Candide bondit et hurla : « Martin, Pangloss ! Où êtes- vous? - Martin est mort, dit Pangloss, un débris lui a transpercé l'estomac. Peu de personne ont survécu. Martin était un homme bon. Mais ne nous abattons pas, nous nous trouvons dans le meilleur des mondes.« Candide ne le pensait pas, pourquoi tant de morts ? S'ils étaient dans le meilleur des mondes personne ne souffrirait et personne ne serait mort. N'ayant plus rien à faire dans cet endroit lugu...

« chaleur les fit fondre sur place.

Candide et Pangloss avancèrent vers de gigantesques tours.

Ils traversèrent plusieurs petites rues puis rejoignirent le grand boulevard bondé de touristes et de personnes parlant toutes les langues du monde.

Tous portaient une quantité innombrable d’immenses sacs de diverses marques de luxe et avaient leur propre limousine qui les attendait comme un chien attend son maître.

Le boulevard, en lui-même formait une petite ville en ébullition.

A chaque pas qu’ils faisaient, un mexicain essayait de leur vendre des pacotilles ou bien une prostituée essayait de les amadouer pour quelques dollars.

« Cette ville est la plus plaisante et la plus simple que l’on ait jamais vu, n’est ce pas ? – Absolument, les gens y sont si généreux, nous aurions du acheter la jolie statuette qui symbolisait la tête de César.

Je suis sur qu’elle était d’une valeur inestimable, ajouta Candide.

– Cela est bien dommage, nous aurions eu un beau souvenir de cette ville.» Ils pénétrèrent dans l’hôtel le moins couteux de Las Vegas, une chambre dans cet hôtel n’était qu’à seulement 1520 $ la nuit.

Il était très peu fréquenté car ce n’était pas un palace avec une galerie des glaces et la taille de son casino était plus petite qu’une salle de banquet pour un mariage.

Candide et Pangloss se ruinèrent pour payer une chambre avec seulement deux grands lits, une salle de bain, un salon télévisé, une cuisine et un spa.

Cette chambre se nommait « les vagabonds » car c’était la plus petite de l’hôtel.

Ils décidèrent de visiter furtivement la ville avant leur départ.

A peine venaient-ils de quitter leur chambre d’hôtel, qu’un vieux, petit et puant bonhomme les interpela.

Candide s’approcha de lui et lui demanda ce qu’il pouvait faire pour lui.

« Quittez cette ville maudite ! Elle ne vous apportera que du malheur, vous perdrez tout, tout ! dit l’individu – Nous ne sommes que de passage dans cette ville, dit Candide affolé – Laissez moi vous raconter mon histoire.

Il y a maintenant quelques années, j’ai pris toutes mes économies et je suis venu jouer tout dans les divers casinos si accueillants et chaleureux de Vegas.

La chance du débutant, quelle chance j’ai eu, cria le vieux.

Ah, quelle chance ! J’ai touché le pactole en quelques secondes.

J’étais milliardaire.

Depuis cet instant, je suis devenu fou.

Je rêvais d’argent et l’argent faisait mon bonheur.

Je voulais toujours avoir plus.

Je n’ai pas arrêté de jouer, enchainant du merveilleux poker à la sublime roulette puis aux attrayantes machines à sous.

On pouvait distinguer la rage dans ses yeux ainsi que la colère et le désespoir dans sa voix.

Cette ville est complètement coupée du monde, continua t-il.

On peut y faire n’importe quoi à n’importe quelle heure.

Ici ce qui compte, c’est seulement l’argent.

J’ai presque tout dépensé en une petite année.

J’ai acheté énormément des choses factices et superficielles, tout est comme cette ville.

La folie des grandeurs! Je me suis acheté une maison à 3 millions de $ et une Lamborghini! Et je ne trouvais pas cela assez convenable pour homme d’un tel statut! On ne peut pas dire que j’ai péché.

Le reste m’a été volé par des malfrats que je fréquentais.

Ils m’ont pris les trois quart de ma fortune, m’ont laissé pour mort et ont brulé ma maison.

Ma propre famille m’a tourné le dos car je les avais abandonnés et car je devenais moi-même imbu de ma personne.

J’étais ruiné.

Qu’est-ce que l’homme ne ferait- il pas pour de l’argent ? Voici mon histoire messieurs.

Un jour quelqu’un m’a dit que l’argent ne servait qu’à être dépensé.

En un sens cette personne avait raison.

Ne vivons nous pas dans une société de pure consommation? Tout ce qu’il me reste n’est qu’une couverture Gucci, mon polo Ralph Lauren, mon pantalon Chanel, ma veste Armani et une photo des cendres de ma famille.

– Il vous reste tout de même des choses de valeur, murmura Candide sans que quiconque puisse l’entendre.

– L’argent m’a corrompu.

» Candide pensa à ce qu’aurait dit son valet Cacambo, il. »

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