Candide de Voltaire: CHAPITRE 24 (commentaire)

« tourne vite à la tyrannie.

Mais c'est en Voltaire, en ce vulgarisateur et rapetisseur de Descartes, qu'on retrouvel'intelligence pratique et la raison étroite de la classe qui va se substituer à la noblesse.

» J.

Charpentier, Voltaire,éditions Tallandier, 1938. « Ceux qui ont bien connu Voltaire ne s'accordent pas sur tous les traits de son caractère.

Mais il en est un donttous ont été frappés.

Il était, comme le dit l'acteur Le Kain qui lui devait beaucoup, d'un tempérament « impétueux». Entendons par là qu'il était extrêmement sensible à l'agréable et au pénible et qu'il y réagissait d'une façonimmédiate et passionnée.

Il ne se maîtrisait qu'4 la longue : ses premiers épanchements étaient des enthousiasmesou des colères, des admirations excessives ou des sarcasmes, des éclats d'ironie, des traits d'esprit parfois cruels,voire des injures brutales.

» A.

Cresson, Voltaire, sa vie, son oeuvre, PUF, 1948. « Enfin et surtout, il a été merveilleusement vivant et les hommes, qui craignent l'ennui plus encore que l'inquiétude,sont reconnaissants à ceux qui les font vivre sur un rythme plus rapide et plus fort.

» A.

Maurois, Voltaire, éditionsGallimard, 1935. Candide de Voltaire: CHAPITRE 24 (commentaire) Les recherches menées par Candide à Venise s'avèrent infructueuses : on ne retrouve ni Cunégonde ni Cacambo.

Cerendez-vous manqué désespère Candide.

Il rencontre un jour Paquette, l'ancienne servante de Thunder-ten-Tronckh, qui est devenue prostituée.

Son amant, le moine théatinGiroflée, n'est pas moins malheureux qu'elle, car il a été contraint, sans vocation, de devenir moine pour laisserl'héritage paternel à son aîné. Martin, appuyé sur son expérience, ressasse l'universalité du malheur.

Candide décide de rendre visite au sénateurPococurante qui passe pour n'avoir jamais eu de chagrin. Venise, terre promise Pour Candide, Venise est d'abord un pays libre où on n'a rien à craindre ni des Bulgares ni des Abares, ni des Juifs, nides Inquisiteurs (chapitre 19).

C'est pourquoi le héros du conte a fixé à Cacambo cet îlot de paix comme point derendez-vous avec Cunégonde.

Les chapitres 20 à 23 font ressortir son impatience croissant à mesure qu'il serapproche de cette terre promise. Ensuite, Venise apparaît à Candide comme un pays de divertissements, où l'on court de l'opéra aux fêtes ducarnaval, et un paradis de la galanterie.

Dans cette ville où la vie se résume à la consommation instantanée dubonheur, Candide, toujours privé de Cunégonde, ne trouve aucun sens à son existence et tombe « dans unemélancolie noire ». Finalement, malgré tous les malheurs qu'il a entendu raconter, Candide conserve une petite espérance grâce à larencontre de Paquette : « On retrouve souvent des gens qu'on ne croyait jamais retrouver.

» Une analyse très moderne de la prostitution .

Cette analyse incrimine la société.

Voltaire fait souligner par Paquette : la responsabilité de ceux qui ont abusé de leur statut social aux dépens d'elle (un homme d'Église, un médecincélèbre, un juge) ; la complicité générale et intéressée des hommes (« ce métier abominable [...] vous paraît si plaisant à vous autreshommes ») ; la méconnaissance générale des aspects odieux et dégradants de la prostitution (« Ah ! monsieur, si vous pouviezvous imaginer ce que. »