CALAFERTE Louis : sa vie et son oeuvre
Publié le 20/11/2018
Extrait du document
«
roman
l'expérience misérable de son enfance, lui ont
valu l'attention des critiques.
Ensuite, après une pause
de dix ans, Calaferte n'a plus cessé de publier.
É crivain fécond, il aborde tous les genres de la littéra
ture, du théâtre au roman, du poème aux mémoires.
Mais
c'est l'autobiographie qui catalyse son œuvre ( « Mon
travail littéraire n'est qu'un journal déguisé», Lignes
intérieures, 1985).
Ses récits sont menés par une subjec
tivité excessive et délirante : insectes rongeurs, puis
sance de la nuit, vision omniprésente du sang qui coule,
obsessions sexuelles placent le narrateur au centre d'un
conflit mystique insoluble entre l'appétit de jouissance
et les pulsions de morl.
Lieu scandaleux, dérisoire et
tragique -« Chaque mot écrit est une tombe ouverte »
(Septentrion, 1963) -, le texte joue alors pour le Moi
un rôle cathartique décisif, l'entraînant par ses excès
au-delà de l'angoisse.
La singularité de cette écriture
relève cependant moins des thèses existentielles qui s'y
déploient que d'une étonnante synthèse des pratiques
littéraires les plus diverses.
Certes, de facture plus sim
ple que les récits, le théâtre de Calaferte révèle parfois
nettement ses références implicites : 1' angoisse de per
sonnages perpétuellement en attente (Chez les Titch,
Trafic, les Miettes, éd.
en 1980) fait songer à Beckett, et
la progressive dérive du logos absurde de Mégaphonie
( 1972) rappelle la Cantatrice chauve.
Mais les romans,
qui allient curieusement le trait moraliste d'un Chamfort
ou d'un La Rochefoucauld, Je style lapidaire d'un Sten
dhal -que Calaferte rend omniprésent dans ses Carnets
- à la parole éclatée du Rimbaud des Illuminations,
voire aux ruptures syntaxiques d'un Céline, ou aux créa
tions sémantiques d'un Michaux, constituent un apport
original à l'écriture contemporaine.
De la sorte, Calaferte a, depuis Septentrion, élaboré
un tissu narratif extrêmement souple, unissant le flux
lyrique et l'aphorisme abrupt (Paraphe, 1974) en un
texte souvent fragmentaire et elliptique (Portrait de l'en
fant, 1969; Limitrophe, 1972; Épisode de la vie des man
tes religieuses, 1976; Memento mori, 1988; le Spectateur
immobile, 1990; la Mécanique des femmes, 1992; Droit
de cité, 1992).
qui escamote la linéarité et tout ce qui
suscite à l'excès l'« effet de réel»; de là une œuvre à la
fois classique et baroque, où 1' « histoire » fait place à
une succession de séquences narratives dans lesquelles
se superposent récits hyperréalistes, fantasmagories et
maximes philosophiques.
J.-P.
DAMOUR.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- VIE DE SAINT LOUIS de Jean, sire de Joinville (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
- BACHAUMONT Louis Petit de : sa vie et son oeuvre
- SAINT-MARTIN Louis-Claude de (vie et oeuvre)
- Louis, Morris - vie et oeuvre du peintre.
- Boilly, Louis-Léopold - vie et oeuvre du peintre.