Question de corpus Après avoir lu attentivement les textes du corpus, vous répondrez à la question suivante : comment l’hypocrisie est-elle dénoncée dans les différents textes ?
Publié le 27/03/2019
Extrait du document
«
personnages adoptant tout comportement faux, hypocrite et, plus largement, la satire de l’hypocrisie tout simplement.
De
la même manière, la scène 5 de l’acte I de Le Tartuffe ou l’imposteur nous dessine un bien sombre portrait de
l’hypocrisie (et de l’imposture en prime!).
Avant d’étudier le texte à notre disposition, il paraît nécessaire de présenter
Tartuffe, personnage central de la pièce.
Tartuffe est un personnage à double facette, l'allégorie de l’hypocrite et sa morale
peut se résumer dans sa célèbre citation « ce n'est pas pécher que de pécher en silence », Lorsque Tartuffe apparaît dans la
pièce pour la première fois, le spectateur connaît déjà la sournoiserie du personnage et se demande seulement comment
« les honnêtes gens » vont réussir à mettre à jour sa supercherie.
Pour arriver à ses fins (toucher un héritage), le
personnage n’hésite pas à jouer de son talent d’hypocrite.
Il parle sous le masque de la sincérité.
Or dans sa tirade,
Cléante emploi une énergie sans failles à discréditer ce (vil) personnage auprès de son frère, Orgon.
Pour ce faire (et
esquiver la censure accessoirement), MOLIERE utilise la tirade de Cléante, habile manieur des mots et joue sur un effet
de contraste et d’opposition entre le portrait d’honnête homme de la période classique du XVII e
siècle et le portrait fourbe
de Tartuffe.
Ainsi, il oppose le « faux » du « vrai » et le « zèle spécieux» du « véritable zèle ».
On relève d’abord un
champ lexical de la tromperie et du faux omniprésent dans le texte : « spécieux » ; « franc charlatan » (oxymore insiste
une fois de plus sur la malhonnêteté par un effet de contraste) ; « trompeuse grimace » ; « faux » (répété plusieurs fois) ;
« plein d’artifices »… Le lexique péjoratif est, tout comme dans le texte précédent, répandu par souci de dévaloriser
l’hypocrisie et corollairement d’engager une prise de conscience chez Orgon : « odieux » ; « dehors platré » ; « dévot de
place » ; « prompts, vindicatifs, sans foi, plein d’artifices ».
MOLIERE emploi également un lexique religieux, pieux
plutôt redondant dans le texte, il en donne l’impression que les hypocrites et les imposteurs seraient des pêcheurs,
évidemment, mais également des êtres diaboliquement sournois et insoumis à la rigoureuse dogme de l’époque : ces
« francs charlatans » et « dévots de place » useraient du « sacrilège » et de la « trompeuse grimace » pour abuser « de ce
qu’ont les mortels de plus saint et sacré » par « une âme à l’intérêt soumise ».
MOLIERE semble donc diaboliser voire
même sataniser le comportement hypocrite en le distinguant du comportement exemplaire de l’honnête et sain(t) homme.
Le troisième et ultime texte peint un portrait à la fois similaire en fond mais différent en forme, de l’hypocrisie.
Tandis
que les deux premiers textes étaient respectivement de la poésie puis du théâtre et s'efforcer à une dénonciation virulante
et ostentatoire, on a ici un texte narratif intitulé dont la dénonciation réside dans la subtilité d'une description abondante
mais brève : le sonnet CL in Les Regrets de La BRUYERE.
Ici, La Bruyère décrit Théodecte, un homme tapageur et beau
parleur semble-t-il qui « n’est pas moins redoutable par les choses qu’il dit que par le ton dont il parle ».
Théodecte est ici
décrit comme un personne vaniteuse et qui ne sait pas ce qu’il raconte (« bredouiller des vanités et des sottises »).
De
plus, d’après tout ce que raconte l’auteur, Théodecte paraît malpoli et sans manières (« il se met le premier à table et dans
la première place », « il interrompt tout à la fois ».
Il n’a aucune estimation « des personnes, ni du maître, ni des
conviés ».
A table, Théodecte « rappelle à [lui] toute l’autorité de la table » et les personnes savent qu’il y a moins de
problèmes à lui laisser la parole que la lui disputer.
Malgré tout cela pourtant, La BRUYERE nous indique que ses
courtisans sont (au moins) aussi nombreux que ses discourtoisies.
Premièrement, le terme « antichambre » signale au
lecteur que la scène se déroule dans une vaste demeure/appartement et donc désigne implicitement la statut et la posture
de l’hôte : Théodecte.
Dès les premiers mots, on peut deviner que le lecteur du XVII e
siècle s’attend à l’apparition d’une
personne influente, aisée et potentiellement un « honnête homme ».
Or dès la fin de la première phrase déjà, ce symbole
imagée de l’exemple masculin de courtoisie et d’élégance est brisé.
Le verbe cognitif « entendre » laissé d’or et déjà
supposer que Théodecte est un homme pour le moins bruyant.
Les hyperboles renforcent cet effet de bruyance excessif :
« de l’antichambre » ; « on bouche ses oreilles, c’est un tonnerre ».
Cette même mention de tonnerre suggère les pics et
flèches que Théodecte lancera à son entourage par la suite.
Elle pourrait également être le fruit d’une métaphore railleuse
de La BRUYERE qui comparerait Théodecte à Zeus (dieu tout-puissant dans la mythologie grec) et dont le symbole est la
foudre.
Tout comme ce dernier, Théodecte est libre de « foudroyer » ses convives « sans égard » ou distinctions aucunes
entre ceux-ci sans pour autant que son omnipotence soit contestée.
L’interrogative « est-ce Euthydème qui donne le
repas » renforce que c’est Théodecte le maître de maison.
Cependant, il y a quelque chose d’énigmatique dans ce texte :
pourquoi un tel personnage, dont l’impertinence n’a d’égal que l’incivilité attire-t-il une « folle déférence » ? Serait-ce en
raison de sa position sociale qu’il attire éloges et considération ? Quelle est la raison exacte du zèle hypocrite qui lui est
dévoué ? « Je cède enfin » marque toutefois la fin du calvaire du narrateur et interrompt la description (toujours
péjorative) de cet ‘anti-honnête-homme’ qu’est Théodecte et de la satire de ces courtisans hypocrites et avides de ces
possessions (sans doutes) et qui, pour parvenir à leurs fins, « souffrent » d’un personnage aux antipodes de la courtoisie et
du classicisme (véritable mode de vie de l’époque).
Ainsi, nous avons étudié le portrait qu’ont dressé les différents auteurs des textes de corpus de l’hypocrisie.
Néanmoins,
l’hypocrisie de ces textes semble inaliénable à la satire de ceux-ci… Satire dont nous allons étudier les rouages ci-
dessous.
Ensuite, nous pouvons diriger notre étude en fonction de l'interrogation suivante : Quel sens exact (aussi implicite
soit-il) ces auteurs donnent-ils à la critique de l'hypocrisie à travers les textes de corpus ? Quelle en est la raison/visée
exacte ? Est-ce par complaisance ? Par amusement ? Je ne le pense.
Si nous revenons au texte premier de DU BELLAY
on relève que les courtisans (pareils à des comédiens) offrent un mauvais spectacle, pénible à regarder comme l’indique
au v 1 l’affirmation « Je ne saurai regarder d’un bon œil ».
Ceci nous amène alors à comprendre comment ce portrait
violent constitue également une attaque contre la cour, théâtre d’une véritable comédie sociale Si l’on considère que
l’étymologie de terme hypocrite réfère à l’univers du théâtre et désigne le mime le souffleur, qui accompagnait de ses.
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