Lecture Analytique: L'île des esclaves Scène X Tirade de Cléanthis Pierre de Marivaux est auteur principalement de pièces de théâtre.
Publié le 05/04/2016
Extrait du document
«
L.A : « Tirade de Cléanthis »
I- Opposition maître/esclaves
Cléanthis ne parle pas en son nom, mais pour une classe.
Elle utilise les pronoms de
la 1ère et 3ème personne du pluriel.
On sent dès le début de la tirade que Cléanthis va vouloir donner une leçon à son maître,
lui faire comprendre ce qu'elle a enduré, sur un ton très colérique (je cite) « Nous y voilà
avec vos beaux exemples » (l.20)
Cléanthis dévoile le malheur qu'elle a vécu aux côtés d'Euphrosine, puis la fierté qui
déborde d'eux, sous forme d'accumulation puis d'anaphore : (Je cite) « Qui nous
méprisent dans le monde, qui font les fiers, qui nous maltraitent, qui nous
regardent comme des vers de terre, et puis, qui sont trop heureux dans l'occasion
de nous trouver cent fois plus honnêtes qu'eux.
» (l.
21à24) qui comprend aussi une
comparaison « qui nous regardent comme des vers de terre ».
Elle énonce ce qui n'est pas nécessaire pour qu'un pardon soit mérité, accordé ; à l'aide
d'anaphore et de questions rhétoriques qui sont (je cite) : « Riche ? Non, noble ? Non,
grand seigneur ? Point du tout.
Vous étiez tout cela, en valiez-vous mieux ? Et que
faut-il être donc ? » (l.29à31) .
Cléanthis souligne qu'il suffit seulement (je cite) « avoir
le cœur bon, de la vertu et de la raison » (l.32) .
Ce qui est suivi par une anaphore (je
cite) « voilà ce qu'il faut, voilà ce qui est estimable, ce qui distingue, ce qui fait
qu'un homme est plus qu'un autre » (l.32à34) , résume qu'un homme n'a besoin que de
ceci pour être pardonné du point de vu de Cléanthis.
Les maîtres demandent pardon aux esclaves, mais Cléanthis trouve ceci trop facile de
demander (je cite) « A de pauvres gens que vous avez toujours offensés, maltraités,
accablés »(l.36-37) qui est une gradation.
Elle se plaint que ce jour même il faille avoir
pitié d'eux, contrairement à eux qui ne l'ont jamais eu.
II- Un langage supérieur à son statut
« Ah ! » provoque dès le début du monologue, l'énervement de Cléanthis.
Il y a plusieurs interjections tel que « Ah ! » « Fi ! » « Non » qui marqueront sa colère.
Elle enrichit son propos par plusieurs sentences (je cite) « Il faut avoir le cœur bon, de
la vertu, de la raison » (l.32) et « vous devriez rougir de honte » (l.40)
Les phrases exclamatives « vous auriez bonne grâce » « c'est bien la peine de faire
tant les glorieux » etc...
Et les questions rhétoriques « en valiez-vous mieux ? » « et
que faut-il donc ? » « Entendez-vous, Messieurs les honnêtes gens du monde ?»
illustrent l'emportement de Cléanthis.
Conclusion : Cette longue tirade nous a donc fait douter sur la décision qu'elle allait
prendre.
Pardonner à Euphrosine, ou refuser.
Au final elle finit par pardonner.
Ici elle
donne un réquisitoire contre les injustices sociales en montrant sa supériorité dans la
maîtrise de la langue.
Cléanthis leur reproche d'exercer un pouvoir arbitraire au lieu de la
bonté et de la vertu.
Mais sa révolte échoue, ce passage n'est pas vraiment
révolutionnaire, mais plutôt sentimental et moral..
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