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Laurent Gaudé, Eldorado, 2006 Approche

Publié le 22/03/2016

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Laurent Gaudé, Eldorado, 2006 Approche d’ensemble : la construction du roman et ses enjeux Roman construit en 13 chapitres alternés : chapitres impairs consacrés à la quête de Piracci ; chapitres pairs qui relatent le périple de Soleiman. Deux récits qui semblent indépendants l’un de l’autre et qui déroutent le lecteur, jusqu’au chapitre XIII qui lui permet de comprendre le lien entre les deux récits. A partir du chapitre IX, la narration ne suit plus l’ordre chronologique des deux récits, mais cela, le lecteur ne le sait pas encore ; il le découvrira dans le chapitre XIII quand il saura ce que signifie la phrase de Soleiman « Alors je m’approche et je fais ce que je dois « qui se trouve vers la fin du chapitre VIII. Le roman construit sous la forme de deux récits parallèles, oppose, à travers ses personnages, deux mondes, deux civilisations, deux niveaux de vie : D’un côté Piracci, qui appartient au monde des nantis, commandant de navire chargé de protéger l’Europe des invasions des migrants illégaux, personnage qui se remet en question, qui se sent coupable de ce qu’il fait (cf chapitre V) et qui prend la décision d’aller à la rencontre des migrant...

« soit on le comprend comme un clin d’œil ironique de l’auteur parce que dans ce cas il n’en aurait pas fait fuir Piracci : il s’agit, dans les deux cas, d’une illusion).

Ce personnage réagit de manière intuitive : il doit fuir la misère, tenter de survivre ailleurs, trouver du travail.

Pour cela, il lui est vital de quitter son pays ; il le fait d’abord en compagnie de son frère, puis seul, enfin avec Boubakar.

Il ne s’agit pas seulement de raconter les difficultés matérielles du voyage, mais aussi les remises en question du personnage, ses luttes pour préserver son identité humaine, comment ne pas se laisser séduire ou submerger par sa bestialité justifiée par l’instinct de survie.

Il y réussira lors de sa rencontre avec Piracci à Al-Zuwarah et plus tard quand il aidera Boubakar à traverser les barbelés de Ceuta. c.

Ces deux personnages ont donc des parcours opposés qui leur permettent de se rencontrer sans se connaître ; de cette rencontre, cependant, naîtra leur volonté de poursuivre leur quête jusqu’au bout, de donner du sens à leur vie.

Pour Piracci, c’est son ami Angelo qui partage ses questionnements ; cet homme a lui aussi tout abandonné pour vivre plus librement (il construisait des routes puis s’est mis à vendre des journaux –chapitre III).

Quant à Soleiman, c’est d’abord avec son frère qu’il partage son désir de partir pour l’Europe puis avec Boubakar qui lui permet de garder son humanité.

Ces deux amis sont donc des adjuvants nécessaires à la réalisation de la quête des deux personnages. 5.

Le narrateur adopte pour chacun des récits un statut et un point de vue différents.

a.

Il est extérieur et omniscient (avec l’adoption du point de vue interne quand le personnage s’interroge) dans le récit de Piracci ; cela peut renvoyer à « l’objectivité », au « cartésianisme » européen ; cela permet aussi au narrateur de montrer de manière plus large le problème de l’immigration clandestine ; Piracci en est un simple témoin ; le récit est au passé : raconté après le décès de Piracci ? b.

Il est intérieur au récit, raconté selon le point de vue de Soleiman dans les chapitres pairs : le lecteur partage ses émotions, ses souffrances : empathie ; volonté du narrateur de nous faire prendre conscience de la réalité ; ne pas juger, ne pas mépriser ces hommes, ne pas les rejeter (lecteurs essentiellement européens) ; comprendre la misère humaine, trouver des solutions (cf le débat avec la femme immigrée) ; (cf l’engagement de Gaudé) ; mais le lecteur reste perplexe : à qui s’adresse Soleiman quand il parle à la 1 ère personne ? Journal. »

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