Devoir de Philosophie

INTRODUCTION : Émile, ou de l’éducation de Jean-Jacques Rousseau fut publié en 1762.

Publié le 25/09/2016

Extrait du document

rousseau
INTRODUCTION : Émile, ou de l’éducation de Jean-Jacques Rousseau fut publié en 1762. À première vue, cette œuvre retrace les différentes périodes que traverse l’Homme. Composée de cinq livres, l’œuvre évoque en effet chronologiquement, les différentes étapes par lesquelles passe son élève : Émile. À travers cette œuvre, Rousseau nous dresse son portrait, ou plutôt il le façonne. Il s’agit, en effet, d’un personnage fictif, voire d’un concept qui évolue au rythme des livres qui composent l’ouvrage. Chaque livre se rapporte à une période précise de la vie : de la naissance à la « renaissance », car si le premier livre concerne la figure du nourrisson, la paternité sera évoquée au terme de l’ouvrage. Le Livre Premier correspond aux temps premiers de l’enfance (dans le sens originel du terme : « infans », c’est-à-dire « privé de parole »). Le Livre Second traite la seconde période de l’enfance, plus précisément à partir du moment où l’enfant marche, jusqu’à l’âge de douze ans. Le Livre Troisième retrace la période de douze à quinze ans. Aux termes de ce livre, l’enfant sera initié aux relations sociales, au sein desquelles il entrera bientôt. Le Livre Quatrième, qui concerne l’adolescence, conduira peu à peu Émile à entrer dans la société. Ce livre est important, puisqu’il s’adresse à l’âge de raison. Toutes les valeurs, jusque-là inutiles, dont on l’avait privé, vont lui être livrées ; mais à bon escient. Le Livre Cinquième, enfin, correspond à l’âge adulte, au temps de l’Amour et du mariage. Tandis que cet ouvrage se dessine sous les traits d’un innocent traité d’éducation, il a cependant nourrit une violente polémique ; tout comme son Contrat social (publié également en 1762), dont une synthèse figure au Livre V de l’Émile. En effet, imprimé en Hollande, le Contrat social est interdit en France. L’Émile, imprimé à Paris, est dénoncé à la Sorbonne. Le Parlement condamne le livre à être brûlé et l’auteur à être arrêté. Rousseau est expulsé du territoire de Berne et se réfugie sur les terres de Prusse. Vraisemblablement, l’œuvre de Rousseau, malgré les apparences, ne se résume pas à un simple traité d’éducation. En effet, son œuvre dérange, car elle soulève des sujets qui ne sont pas abordables au XVIIIe siècle. Rappelons que, bien qu’on se trouve aux portes de la Révolution française, cette dernière n’a pas encore éclaté. Rousseau manquera d’ailleurs cet événement, mais ne manquera pas d’y participer. Si à sa parution l’Émile a provoqué un tel scandale, c’est parce que ses idées (tournées vers une éducation naturelle, cherchant à « prémunir » l’Homme contre les vices de la société, allaient à l’encontre des valeurs de l’Église qui jusqu’alors détenait seule le pouvoir, imposant ses propres principes en matière d’éducation. Ainsi, nous nous demanderons en quoi l’éducation naturelle (tournée vers l’individu) que prescrit Jean-Jacques Rousseau à son Émile figure-t-elle un heureux moyen d'échapper aux vices de la société, auxquels bien souvent mène l’état civilisé. Nous analyserons, dans un premier temps, les principes de l’éducation naturelle que préconise Rousseau : nous constaterons plus précisément qu’elle repose essentiellement sur un mouvement curieux, puisque tourné vers soi-même. Nous observerons, dans un deuxième temps, que cette éducation (tournée vers son sujet) permet finalement à ce der...
rousseau

« éclaté.

Rousseau manquera d’ailleurs cet événement, mais ne manquera pas d’y participer. Si à sa parution l’ Émile a provoqué un tel scandale, c’est parce que ses idées (tournées vers une éducation naturelle, cherchant à « prémunir » l’Homme contre les vices de la société, allaient à l’encontre des valeurs de l’Église qui jusqu’alors détenait seule le pouvoir, imposant ses propres principes en matière d’éducation. Ainsi, nous nous demanderons en quoi l’éducation naturelle (tournée vers l’individu) que prescrit Jean-Jacques Rousseau à son Émile figure-t-elle un heureux moyen d'échapper aux vices de la société, auxquels bien souvent mène l’état civilisé. Nous analyserons, dans un premier temps, les principes de l’éducation naturelle que préconise Rousseau : nous constaterons plus précisément qu’elle repose essentiellement sur un mouvement curieux, puisque tourné vers soi-même. Nous observerons, dans un deuxième temps, que cette éducation (tournée vers son sujet) permet finalement à ce dernier de mieux s’intégrer à la société, ou plutôt de mieux intégrer les valeurs de la société, c’est-à-dire d’en repérer les vices, les masques factices qui la composent, et de s’en écarter. I/ Entière introspection 1) Naître « tout-seul » : n’être (en somme) qu’un tout À travers son Émile, Rousseau prend véritablement le contre-pied de la figure de Robinson Crusoé.

En effet, tandis que Robinson sort de l’état civilisé (collectif) pour entrer dans l’état sauvage, Émile, lui, va demeurer longtemps dans l’état sauvage (c’est-à-dire qui se rapporte à lui-même).

Ainsi, cette introspection dont Robinson fera l’expérience dans son île sera innée, ancrée chez Émile. Rapidement, Rousseau montre combien le détachement vis-à-vis des autres est important pour l’Homme (pour son bon fonctionnement), et ce dès sa naissance ; combien le retour vers soi est nécessaire. « L’homme naturel est tout pour lui ; il est l’unité numérique, l’entier absolu, qui n’a de rapport qu’à lui-même ou à son semblable.

L’homme civil n’est qu’une unité fractionnaire qui tient au dénominateur, et dont la valeur est dans son rapport avec l’entier, qui est le corps social.

» J.-J.

Rousseau, Émile, ou d e l’éducation , Livre I, p.39. 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles