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Dissertation sur le théâtre : Autrefois dans la Grèce antique, le théâtre était un art destiné à être regardé par un public.

Publié le 16/03/2016

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Dissertation sur le théâtre : Autrefois dans la Grèce antique, le théâtre était un art destiné à être regardé par un public. Le théâtre, notamment en France, est reconnu aujourd’hui aussi bien comme un domaine littéraire qu’un art du spectacle, et les valeurs littéraires des pièces de théâtre ne cessent de s’intensifier dans les yeux des amateurs. Nous possédons deux voies majeures pour aborder une pièce de théâtre, soit en tant que spectateur, soit en tant que lecteur. La représentation consiste à présenter une pièce de théâtre une nouvelle fois, avec entre autre, des transformations éventuelles entre plusieurs représentations, ce qui la rend unique. En introduisant la pièce aux yeux des spectateurs, elle la rend vivante et actuelle. Chaque représentation est alors une recréation de la pièce par le metteur en scène, créant un lien entre les spectateurs et les acteurs qui regardent sur scène. Mais Gilles Aillaud, scénographe de Bérénice à la Comédie Française pense plutôt qu’il existe des « pièces qui ne sont pas à représenter mais à lire », telle que Bérénice de Racine. La lecture d’une pièce de théâtre peut aider les lecteurs à percevoir au mieux l’aspect poétique d’une pièce en vers comme Bérénice. Le lecteur est appelé à se plonger dans les lignes d’écriture, en essayant de comprendre le message qu’on a voulu lui transmettre derrière des figures de styles, des expressions. Il prend du temps pour aller et venir entre les parties de l’œuvre et n’hésite pas à reprendre la lecture en entier. La lecture permet ainsi de savourer seul la beauté de la langue utilisée. Mais est-ce que la beauté d’une œuvre théâtrale est valorisée avant tout par la lecture et moins par la mise en scène ? En essayant de répondre à cette question, nous allons voir dans un premier temps les pistes fécondes que la lecture peut offrir à un lecteur attentif dans sa découverte de l’œuvre. Nous soulignerons ensuite qu’en en effet la représentation d’une pièce semble difficilement négligeable dans la mesure où elle apporte au spectateur d’autres aspects admirables d’une œuvre qui ne peuvent pas être perçus dans une lecture. Finalement, nous tenterons de faire de la lecture et de la représentation, deux éléments complémentaires pour aboutir à la meilleure approche possible du texte théâtral.Lire semble être une excellente approche d’un texte théâtral. La question du temps consacré à la lecture n’est pas une contrainte, ce qui autorise une libre circulation dans l’œuvre. Cet élément est capital pour une meilleure compréhension de l’œuvre afin de se rendre compte de toutes ses valeurs. Enfin, la lecture individuelle provoque souvent chez le lecteur des sensations personnelles, qui peuvent faire naître le plaisir de posséder quelque chose à soi.Dans la lecture, le lecteur est libre dans le choix de la quantité de temps consacrée à la lecture. Il a la possibilité de prendre du temps pour découvrir un langage théâtral, qui n’est pas forcément familier. Cette distance proviendrait du vocabulaire de l’époque, car par exemple, l’usage des mots au XVIIème siècle n’est pas le même qu’actuellement. Les mots comme « feux », « ennui », « déplaisirs » n’ont plus aujourd’hui une signification aussi intense que dans Andromaque de Racine ou Horace de Corneille. Il en va de même pour le registre, le contexte historique et religieux ou encore le style comme l’écriture en vers dans les pièces de théâtre classiques. Si le lecteur arrive à se donner du temps pour se familiariser peu à peu avec le langage d’une pi&egr...

« fois.

De telles reprises sont impossibles au théâtre même si on revoit une représentation d’une même troupe car chaque représentation est unique et ne peut être reproduite à l’identique.

Cette possibilité de concevoir des allers-retours dans l’œuvre est capitale tout d’abord pour cerner le message implicite que l’auteur a voulu cacher derrière son écriture.

Chaque élément, qu’il soit dans les répliques ou dans les didascalies a un sens, rien n’est anodin car même dans les pièces que l’on peut qualifier d’ « absurdes », les messages sont très nombreux.

Dans En attendant Godot de Beckett, la chaussure qu’Estragon essaie désespérément de s’enlever ou la ceinture qui se casse quand Vladimir essaie de se pendre traduisent toutes deux une certaine impuissance face au destin déjà dessiné.

La compréhension ne peut tout de même pas s’effectuer totalement suite à une seule rencontre avec l’œuvre.

Il s’agit d’un travail de construction continuel et précis d’où l’importance de pouvoir revenir sur certains passages que l’on n’a pas vraiment compris. Dans un second temps, les promenades du lecteur dans l’œuvre lui permettent de contempler la beauté de l’écriture utilisée.

L’aspect poétique dans Bérénice de Racine mérite d’être étudiée en profondeur par le biais de multiples figures de styles comme métaphore, comparaison, antithèse, ou chiasme, ou par la richesse des rimes dans les alexandrins.

Le travail sur l’étymologie des mots utilisés comme « enfant », « cruauté », « limbes » peut s’avérer passionnant.

Il aide parfois fortement à comprendre le côté implicite de l’œuvre.

Absolument passionant les moments d’exaltation dans un monde absolument absurde et pleins de fadaises. Finalement, suite à un certain temps consacré à l’œuvre, le lecteur est libre dans la « concrétisation » de l’image des acteurs, leur voix, leur taille, leur jeu, mais aussi pour tout ce qui concerne les cadres spatio-temporels comme les décors, les costumes, et les objets théâtraux.

Il peut imaginer sa propre « représentation » car il n’y a pas d’images qui lui sont imposées comme dans le cas d’un spectateur au théâtre.

Il est important de souligner que les metteurs en scène doivent être tout d’abord des lecteurs de théâtre pour pouvoir arriver à représenter une pièce.

Ainsi, chaque lecteur a sa propre interprétation des éléments dans la pièce.

Il est très souvent le seul à éprouver certains sentiments à l’égard de passages qu’il a appréciés particulièrement, alors que d’autres n’y font pas attention.

Le lien entre Antiochus et Titus dans Bérénice de Racine peut alors être perçu comme un lien de rivalité, ou comme un lien d’affection excessif qui va jusqu’à l’homosexualité d’après l’opinion de certains metteurs en scène.

Dans la lecture, les sensations du lecteur sont moins influencées par d’autres que le spectateur au théâtre.

Il s’agit d’une vraie jouissance de voir se tisser une liaison entre son âme et celui de l’auteur car on est parfois facilement convaincu d'être le seul à avoir compris les allusions derrières certaines images. Il nous est possible de voir que la lecture paraît capable à elle seule de nous transmettre toute la beauté de l’œuvre théâtrale.

Cependant si nous regardons du côté de la représentation, les chemins proposés pour l’entrée dans l’œuvre sont également très abondants.

La représentation peut permettre la transmission de certaines choses non ressenties dans la lecture.

Malgré les avantages que peuvent présenter la lecture d’une pièce de théâtre, sa représentation semble être difficilement négligeable car le théâtre est créé tout d’abord pour être joué.

Le jeu sur scène permet de concrétiser les éléments dans la pièce, et facilite donc l’accès à la compréhension de l’œuvre.

Il offre en même temps une vision et une audition aux spectateurs. La vocation primaire d’une pièce de théâtre est d’être vue.

Dans la Grèce antique, le berceau du théâtre occidental, le mot « theatron » qui donnera plus tard « théâtre » en français voulait dire « contempler ».

Le théâtre est d’abord créé dans le but de faire participer tous les citoyens à une manifestation religieuse et de leur apprendre à respecter les dieux et le destin intransigeant.

Les mythes sont souvent repris dans les tragédies grecques tels que le mythe d’Electre dans Les Euménides d’Eschyle, Electre d’Euripide et Electre de Sophocle.

D’ailleurs, il nous est possible de remarquer que les « pièces à lire » n’apparaissent que récemment, au cours du XIXème siècle avec des auteurs romantiques comme Musset avec son Lorenzaccio ou encore Hugo avec Cromwell .

Dans chaque pièce de théâtre, en parallèle avec les répliques se présentent les didascalies qui sont des indications soit pour l’espace scénique soit pour le jeu de l’acteur.

Cette présence traduit la volonté des auteurs que leurs œuvres soient mises en scène.

Pour le cas des pièces qui ont peu de didascalies comme chez Molière ou Racine, on apprend que ce n’est pas du à. »

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