Ecrit par Alfred de Musset en 1835, La Nuit de Mai est un poème issu du courant du romantisme.
Publié le 05/12/2018
Extrait du document
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La Muse, réitérant son appel au poète par Ô paresseux enfant !, prend un rôle protecteur et
maternel : en effet, le poète est ici considéré en tant qu’enfant, en tant qu’être fragile et vulnérable
qu’il faut protéger.
Le sei n de la Muse, évoqué au vers 36, renforce cette évocation de l’amour
maternel, porteur de protection et de réconfort.
Il peut également être considéré comme le sein
nourricier, où le poète s’abreuve et puise son inspiration.
Ainsi, regarde semble un ordre, mais un
ordre salvateur qui pourra tirer le poète de son désespoir et de sa paresse , qui ici a sens d’inaction,
d’absence de création. La Muse, si longtemps négligée offre ses charmes au poète : la beauté,
signifiée par je suis belle et la protection.
La Muse, afin de faire renaître l’inspiration poétique chez son protégé, évoque le passé riche
en création de ce dernier : notre premier baiser, ne t’en souviens -tu pas vers 39, quand je te vis vers
40.
Elle évoque également les souffrances passées du poète qui l’ont poussé à créer par les yeux en
pleurs vers 41 ainsi qu’ amère souffrance , vers 42, douleur par ailleurs accentuée par l’apostrophe
Ah ! ainsi que par la marque d’exclamation en fin de vers .
Dans mes bras évoque également le fait
que le poète a tro uvé refuge et consolation dans l’inspiration poétique, qui prend alors un rôle
salvateur pour lui.
C’est donc dans cette optique de retrouver cet apaisement passé que l’inspiration
renaît chez le poète.
Cependant, on assiste à une inversion des rôles dans les vers 44 et 45 : la Muse, symbolisant
l’inspiration du poète, semble avoir besoin de ce dernier : en effet, elle a besoin du poète pour vivre.
De plus, la situation semble désespérée, de par la présence de la mort je me meurs et d’une sorte
d’ultimatum jusqu’au jour .
Ces deux vers montrent que le poète perd une part de lui -même en
abandonnant l’inspiration poétique, et que si c’était au départ lui qui avait besoin d’elle, elle est
désormais si indissociable de lui qu’elle en arrive , elle, l’inspiration, à avoir besoin de son poète.
Le vers 46 est le premier du passage à être prononcé par le poète ; il est également le début du
second mouvement, celui de l’ouverture à l’inspiration .
Les vers ne sont plus des alexandrins, mais
de s octosyllabes, métrique souvent utilisée par l’élégie.
En effet, on retrouve dans la réplique du
poète le registre de la plainte, par les Ô répétés aux vers 47 et 48, les exclamations et l’ apitoiement
sur la Muse traduit par l’adjectif pauvre vers 47.
Le poète est tout d’abord pr is par une doute :
évoqué par la répétition de la question est -ce toi ? Il est possible de mettre ce doute en relation avec
l’angoisse de la page blanche, l’inspiration étant bloquée par l’incertitude quant à la manière
d’aborder la création.
Dans son incertitude, il se remémore l’inspiration passée qu’il avait eue : on se
rend compte de l’amour et de la tendresse qu’il porte à sa Muse qu’il nomme d’ailleurs, par le
déterminant possessif féminin ma qu’il utilise à six reprises, mais aussi par l es évocations aux quelles
la Muse est associée : ma fleur , vers 48, renvoie à sa beauté, déjà exprimée par cette dernière 10
vers plus tôt , de même que ma blonde au vers 51, la blondeur faisant partie de l’archétype de la
beauté féminine .
Immortelle fait ré férence au fait qu’une œuvre poétique est pérenne, et donc que.
»
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