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Ecrit par Alfred de Musset en 1835, La Nuit de Mai est un poème issu du courant du romantisme.

Publié le 05/12/2018

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Ecrit par Alfred de Musset en 1835, La Nuit de Mai est un poème issu du courant du romantisme. Rédigé après une rupture amoureuse ayant beaucoup tourmenté l’auteur, il traite de la souffrance du poète et de la perte d’inspiration qui en découle. Dans le présent extrait, présenté comme un dialogue, il est question de la recherche de cette inspiration perdue, symbolisée par la Muse. Cette dernière vient en aide au poète, et l’aide à guérir de son désespoir au moyen de la création poétique. [LECTURE] Dans un premier mouvement, qui s’étend du vers 34 au vers 45, l’appel de la Muse s’apparente à l’inspiration qui s’éveille dans l’esprit du poète, puis dans un second, du vers 46 au vers 55, ce dernier cherche à la retrouver, à s’ouvrir à cette inspiration naissante. Enfin, un dernier mouvement, du vers 56 au vers 71, propose une conclusion à cette quête par l’inspiration retrouvée. Nous pourrons nous demander dans quelle mesure ce poème représente la recherche par le poète de l’inspiration poétique salvatrice. Le poème, intitulé La Nuit de Mai, manifeste d’emblée son caractère autobiographique : c’est en effet pendant deux nuits et un jour en mai 1835 que Musset rédige ce poème. Il apparaît donc évident que le poète dont il est question dans l’œuvre est son auteur lui-même. De plus, la manifeste le caractère exclusif, exceptionnel de cette nuit où le poète retrouve son inspiration perdue. L’évocation de cette nuit et de son importance sera d’ailleurs un élément redondant par la suite dans le texte. Ce dernier prend la forme d’un dialogue, qui pourrait s’apparenter à un dialogue de théâtre en vers. La présence des didascalies indiquant qui s’exprime renforce cette impression de même que le titre, la Nuit de Mai, peut être considérée comme une didascalie introduisant le lecteur dans un cadre, un décor bien défini. La Muse est la première à prendre la parole : sa réplique est constituée d’alexandrins, ce qui est la forme la plus esthétique d’un vers. De plus, les nombreuses coupes à l’hémistiche, comme au vers 34, 38 ou 44, introduisent un sentiment de perfection, et l’expression de la beauté à travers la forme des vers qui représentent sa parole. Le premier mot, poète, est une apostrophe, un appel de la Muse au poète, et une exhortation à composer comme le souligne l’impératif du verbe prends. La création poétique est en effet symbolisée par le luth, instrument par excellence de la poésie et du lyrisme, en référence à Orphée. Le poète est dans cette première partie de vers, invité à composer. Le vin de la jeunesse évoque la jeunesse de Musset, qui a 25 ans lorsqu’il écrit ce poème, mais également la jeunesse en général, le vin évoquant l’insouciance et la gaité. Le fait que ce vin fermente dans les veines de Dieu fait référence à la religion catholiqu...
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« La Muse, réitérant son appel au poète par Ô paresseux enfant !, prend un rôle protecteur et maternel : en effet, le poète est ici considéré en tant qu’enfant, en tant qu’être fragile et vulnérable qu’il faut protéger.

Le sei n de la Muse, évoqué au vers 36, renforce cette évocation de l’amour maternel, porteur de protection et de réconfort.

Il peut également être considéré comme le sein nourricier, où le poète s’abreuve et puise son inspiration.

Ainsi, regarde semble un ordre, mais un ordre salvateur qui pourra tirer le poète de son désespoir et de sa paresse , qui ici a sens d’inaction, d’absence de création. La Muse, si longtemps négligée offre ses charmes au poète : la beauté, signifiée par je suis belle et la protection.

La Muse, afin de faire renaître l’inspiration poétique chez son protégé, évoque le passé riche en création de ce dernier : notre premier baiser, ne t’en souviens -tu pas vers 39, quand je te vis vers 40.

Elle évoque également les souffrances passées du poète qui l’ont poussé à créer par les yeux en pleurs vers 41 ainsi qu’ amère souffrance , vers 42, douleur par ailleurs accentuée par l’apostrophe Ah ! ainsi que par la marque d’exclamation en fin de vers .

Dans mes bras évoque également le fait que le poète a tro uvé refuge et consolation dans l’inspiration poétique, qui prend alors un rôle salvateur pour lui.

C’est donc dans cette optique de retrouver cet apaisement passé que l’inspiration renaît chez le poète. Cependant, on assiste à une inversion des rôles dans les vers 44 et 45 : la Muse, symbolisant l’inspiration du poète, semble avoir besoin de ce dernier : en effet, elle a besoin du poète pour vivre.

De plus, la situation semble désespérée, de par la présence de la mort je me meurs et d’une sorte d’ultimatum jusqu’au jour .

Ces deux vers montrent que le poète perd une part de lui -même en abandonnant l’inspiration poétique, et que si c’était au départ lui qui avait besoin d’elle, elle est désormais si indissociable de lui qu’elle en arrive , elle, l’inspiration, à avoir besoin de son poète. Le vers 46 est le premier du passage à être prononcé par le poète ; il est également le début du second mouvement, celui de l’ouverture à l’inspiration .

Les vers ne sont plus des alexandrins, mais de s octosyllabes, métrique souvent utilisée par l’élégie.

En effet, on retrouve dans la réplique du poète le registre de la plainte, par les Ô répétés aux vers 47 et 48, les exclamations et l’ apitoiement sur la Muse traduit par l’adjectif pauvre vers 47.

Le poète est tout d’abord pr is par une doute : évoqué par la répétition de la question est -ce toi ? Il est possible de mettre ce doute en relation avec l’angoisse de la page blanche, l’inspiration étant bloquée par l’incertitude quant à la manière d’aborder la création.

Dans son incertitude, il se remémore l’inspiration passée qu’il avait eue : on se rend compte de l’amour et de la tendresse qu’il porte à sa Muse qu’il nomme d’ailleurs, par le déterminant possessif féminin ma qu’il utilise à six reprises, mais aussi par l es évocations aux quelles la Muse est associée : ma fleur , vers 48, renvoie à sa beauté, déjà exprimée par cette dernière 10 vers plus tôt , de même que ma blonde au vers 51, la blondeur faisant partie de l’archétype de la beauté féminine .

Immortelle fait ré férence au fait qu’une œuvre poétique est pérenne, et donc que. »

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