BOUDARD Alphonse : sa vie et son oeuvre

BOUDARD Alphonse (né en 1925). Romancier, scénariste et critique né à Paris. On suit le fil de sa vie à travers ses romans, largement autobiographiques : après une enfance pauvre dans le XIIIe arrondissement, il prend le maquis en 1943 et participe à la libération de Paris (les Combattants du petit bonheur, prix Renaudot 1977) puis fait la campagne de France avec la colonne Fabien (Bleubite, 1975, ex-les Matadors, 1966; le Corbillard de Jules, 1979). Il n’est pas communiste pour autant, et choisit de mener la vie des malfaiteurs. La chance ne lui sourit guère : jusqu’en 1962, il partagera sa vie entre la prison (la Cerise, prix Sainte-Beuve 1963) et le sanatorium (l'Hôpital, 1972). Il se « range » alors et se consacre à une tâche d’écrivain, de scénariste (cf. Cinoche, 1974) et de journaliste. Son passé de détenu et sa connaissance de la langue verte (la Méthode à Mimile, avec Luc Étienne, 1970 et 1974) font qu’on le sollicite pour participer à des manifestations publiques : témoignage lors du procès d’un jeune délinquant, conférences sur l’argot, participation à un film sur le milieu pénitentiaire, etc. En 1980, il publie le Banquet des léopards, en 1982 un recueil de nouvelles (les Enfants de chœur) puis, en 1983, le Café du pauvre et les Sales Mômes (théâtre).

 

Cet admirateur des Pieds-Nickelés ne milite pas pour l'anarchisme, ne dénonce pas les institutions, ne se plaint même pas : il raconte. Mais à travers ses récits populistes se fait jour une perception de la vie où la méfiance et le désenchantement alimentent un fort sentiment de solitude, dans EÉducation d'Alphonse (1987) par exemple. Sa lucidité cynique, cruelle parfois, son sens de la scène ou du personnage grotesques (l’Âge d'or des maisons closes, 1990, etc.) se donnent à lire dans un style