BOILEAU Nicolas, dit Boileau-Despréaux : sa vie et son oeuvre
Publié le 18/11/2018
Extrait du document
«
et
de Racine, comme un ennemi impitoyable de la poésie
à la mode et.
s'agissant de ridiculiser ses ennemis,
comme un redoutable farceur.
Cette image pouvait être
fatale à sa carrière; il s'employa dès lors à la corriger.
A la fin des années 1660, le satiriste, le mauvais
esprit, le pilier de cabaret, l'auteur- ou le collaborateur
- de la parodie du Cid dirigée contre le dispensateur
des pensions littéraires (le Chapelain décoiffé, 1665) est
un personnage à faire oublier.
Les écrivains classiques,
bourgeois et aristocrates mêlés, se rallient à Colbert,
délégué de la classe montante dans 1' élaboration de la
culture louis-quatorzienne.
C'est, pour Boileau, qui se
veut l'émule d'Horace, l'heure des Épîtres.
La première
(«Au Roi », 1668) manifeste un louable désir de morali
ser les relations entre l'écrivan et le pouvoir, par la
dénonciation de la guerre.
Mais, otage volontaire, Boi
leau apportera rapidement sa caution d'homme intègre à
la politique de conquête (Épître IV).
Puis les échos vulga
risés de Descartes, déjà sensibles dans l'Arrêt burlesque
de 1671, qui brocardait la faculté de théologie et son
aristotélisme, se font entendre dans l'É pîtr e 111, dédiée au
grand Arnauld, idole intellectuelle et morale de Boileau.
A cette époque, Despréaux est au plus vif de son
activité créatrice.
Il termine l'art poétique (1674), dont
les vers circulaient depuis deux ans déjà, à la grande
admiration du Tout-Paris littéraire.
JI achève la traduc
tion du Traité du sublime de Long in, qui fonde et justifie
ses idées (assez peu) personnelles, et utilise peut-être un
travail antérieur de son frère Gilles, mort en 1669, et
avec qui Nicolas s'était brouillé [voir BoiLEAU Gilles].
Pour balancer ces importants textes théoriques, Boi
leau met la dernière main aux quatre premiers chants du
Lutrin -1669?-1674 -,jeu rhétorique qui dévoile les
possibilités ludiques du classement en genres et en tons.
Couronnant sa réussite sociale, il parvient enfin à se
faire présenter au «plus grand des monarques », grâce à
de puissantes protections (Mme de Montespan, Mme Scar
ron).
Il est immédiatement pensionné.
Il édite alors un
volume d'Œuvres diverses du sieur D•••, indiquant par
là que l'ensemble de ses textes, sous une forme défini
tive, est digne d'ê{!e rassemblé.
De fait, les écrits posté
rieurs, à part trois Epîtres et les Satires tardives, n'appor
teront rien à S> ibid., III).
C'est précisément pour atteindre
lOU! le réel, pour exprimer l'excès et la passion que le
créateur en langage doit s'adonner avec obstination au
travail formel et respecter les lois de chaque genre.
L'art
classique selon Despréaux est d'abord un art classifica
teur, c'est-à-dire définitoire : Boileau croit au concept,
au «sens>> avant toute chose.
Mais ses classifications
impliquent la perception du désordre qu'il aime à évo
quer (la satire des Embarras de Paris, le Lutrin); ses
disciplines, une reconnaissance de l'inspiration toute
puissante; sa répression, une violence sous-jacente.
Ajoutons qu'une lecture moderne affadit et déforme bien
des formulations (.
»
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