Boileau ne s'est-il pas condamné lui-même dans ce vers? C'est un méchant métier que celui de médire? Sat. VII, 2.
Publié le 07/02/2016
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III. La critique ne deviendrait illégitime, que si elle s’en prenait à la vie privée de l’écrivain, à ce qu’il n’a pas entendu livrer au public de lui-même. Elle doit être franche et loyale, elle se doit de ne pas employer les injures et les gros mots. Boileau a toujours observé ces règles.
Ma Muse en l’attaquant charitable el discrète
Sait de l’homme d’honneur distinguer le poète... 211-220.
Bien qu’il se soit laissé un peu entraîner parfois par la passion ou par la rime (Faret, cabaret), il n’y a pas lieu de réhabiliter ses victimes : toutes méritaient ses sévérités. Nous ne saurions même plus leurs noms, s’il ne les avait immortalisés dans ses vers :
«
EOILEAU
45
D'ailleurs tout le monde s'arroge ce droit de critiquer.
Un clerc pour quinze sous..., 177
et suiv.
Et je serai le seul qui ne pourrai rien dire.
191.
La satire ne peut rien contre les bons ouvrages.
En vain contre le Cid un ministre se ligue
Tout Paris pour Chimine a les yeux de Rodrigue...
231
III.
La critique ne deviendrait illégitime, que si elle
s'en prenait à la vie privée de l'écrivain, à
œ qu'il n'a
pas entendu livrer au public de lui-même.
Elle doit être
franche et loyale, elle se doit de ne pas employer les injures
et les gros mots.
Boileau a toujours observé ces règles.
Ma Muse en l'attaquant charitable et discréte
Sait de l'homme d'honneur distinguer le poète...
211-220.
Bien qu'il se soit laissé un peu entralner parfois par la
passion ou par la rime (Faret, cabaret), il n'y a pas lieu de
réhabiliter ses victimes : toutes méritaient ses sévérités.
Nous
ne saurions même plus leurs noms, s'il ne les avait immorta-
lisés dans ses vers
Et qui saurait sans moi que Cotin a préché? 198.
On lui rendra surtout justice, si on compare le ton desapolé-
relique avec celui des érudits du
xVIe
siècle et celui doses propres
adversaires.
L'abbé Cotin, dans la
u
Satire des satires
n,
lui
reproche d'attaquer la morale, la magistrature, de se faire
l'égal du roi et d'être un mauvais citoyen; dans la' Critique
desintéressée,
»
il l'appelle le sieur Desvipéreaux, le compare
à
l'athée Desbarreaux,
à
l'Arétin et à Vanini, libertins célèbres,
dont le dernier a été condamné au feu et brûlé.
(Cf.
Résumé de
ces attaques, Sat.
IX,
299-306.)
La postérité a donné raison
à
Boileau il ne s'est pas laissé
prendre au mauvais goût du temps (préciosité, romanesque,
burlesque et invraisemblable); il a su distinguer et encourager
les bons écrivains, dont il s'est fait l'ami et le porte-parole.
Son oeuvre a été féconde Nul n'est libre
en France de ne pas
lire Boileau,
dit Nisard..
»
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- « C'est un méchant métier que celui de médire », écrit Boileau dans une Satire. Vous semble-t-il qu'il s'est jugé lui-même dans ce vers ?
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- Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. Polissez-le sans cesse, et le repolissez. Boileau
- Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. Polissez-le sans cesse, et le repolissez. Boileau.
- « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. » Boileau, L'Art poétique. Commentez cette citation.