BLUM André Léon : sa vie et son oeuvre

BLUM André Léon (1872-1950). Homme d’État et écrivain né à Paris dans une famille de négociants en soieries, Léon Blum quitte l’École normale supérieure (1890), oblique vers le droit et le Conseil d’État (1895). Après des débuts poétiques aux Cahiers de la Conque, la revue de Pierre Louys, et aux Banquet de Fernand Gregh, il se tourne vers la critique. Chroniqueur à la Revue blanche aux côtés de Zola, Mirbeau, Jules Renard, il utilise le pastiche {Nouvelles Conversations de Goethe avec Eckermann, 1901) pour censurer le roman d’analyse à la Paul Bourget, célébrer Tolstoï, Thomas Hardy, Jane Austen, commenter les thèses politiques de Bismarck, encourager la révolution en prêtant à Goethe l’intention d’écrire un troisième Faust mué en « agitateur socialiste ». Il dresse aussi le bilan de l’éducation bourgeoise, qu’il conclut par un plaidoyer pour l’égalité sexuelle {Du mariage, 1907). Le Matin et l'Humanité publient simultanément ses critiques dramatiques et littéraires : Au théâtre; Réflexions critiques; En lisant. Son étude sur Stendhal et le beylisme (1914, rééd. 1983) disjoint l’« énergie désintéressée » du héros stendhalien de toute « volonté de puissance » et analyse sa révolte comme susceptibilité d’« amour-propre » plutôt que comme rébellion devant l’injustice. Donnant en même temps d’importants textes juridiques, Blum est à la fois l’ami de Jaurès, auquel l’a présenté son mentor politique Lucien Herr, et l’enfant chéri des milieux littéraires et mondains (Mme de Caillavet...).