BLONDIN Antoine : sa vie et son oeuvre

BLONDIN Antoine (1922-1991). Écrivain né à Paris, fils de la poétesse Germaine Blondin, Antoine Blondin appartient, avec Roger Nimier et Jacques Laurent, à cette génération de romanciers néo-classiques dont la désinvolture tranche avec l’esprit de sérieux attaché à l’engagement existentialiste et aux recherches formelles du « nouveau roman ».

Très bon élève, Blondin fait ses études au lycée Louis-le-Grand et passe une licence de lettres. Sous l’Occupation, le S.T.O. l’expédie en Allemagne; les aventures tragi-comiques de son rapatriement lui inspirent un premier roman d’allure picaresque, l'Europe buissonnière (prix des Deux-Magots, 1949). Simultanément, sa passion du cyclisme le lance sur les routes comme reporter du Tour de France pour un journal sportif dont il régale les lecteurs de calembours (cf. les Joies de la bicyclette, 1977; VIronie du sport, 1988). Il poursuit cependant une carrière littéraire, servie par un talent de conteur que saluera le prix Goncourt de la Nouvelle (Quat’Saisons, 1975). S’exprimant souvent à la première personne dans des récits à mi-chemin entre la fiction et l’autobiographie, accumulant les jeux de mots sans se départir jamais d’une écriture classique, Blondin crée des personnages à la silhouette frèle : mari léger (les Enfants du Bon Dieu, 1952), père alcoolique et tendre (Un singe en hiver, 1959, prix Interallié), fuyant d’auberges en hôtels borgnes, « petites filles modèles » épousées trop jeunes, et situations établies.