Bibliographie : - Les Rêveries du promeneur solitaire, de Rousseau (Garnier-Flammarion).
Publié le 21/03/2018
Extrait du document
«
Rousseau et les Rêveries du promeneur solitaire — Introduction
On donne l’autorisation à Rousseau de rentrer à Paris,
sous une condition : qu’il n’écrive pas et qu’il ne
communique pas les Confessions , ni qu’il en fasse des
lectures publiques.
Dans un premier temps, il vit rue Plâtrière, au
cinquième étage.
Pour gagner sa vie, il joue de la musique,
comme il l’a toujours fait.
Il a la réputation d’avoir la plus
belle main de Paris.
C’est à partir de là que Rousseau va commencer, dans
les deux dernières années de sa vie, à écrire ses Rêveries .
Il y a une opposition chez Rousseau entre la ville et la
campagne (la ville est le lieu de tous les dangers).
Rousseau dit qu’il ne peut penser qu’en marchant, et il se
rend à pied à la campagne environnante.
Il prend
l’habitude de noter ce qu’il pense sur des cartes à jouer.
Le marquis de Girardin, la dernière année, va offrir
l’hospitalité à Rousseau dans un très beau parc,
Ermenonville.
Là, Rousseau va continuer à écrire sur ses
cartes à jouer, avant de mourir le 2 juillet 1778.
Selon beaucoup de critiques, les Rêveries seraient la
sérénité retrouvée...
* * *
Pour Rousseau, à partir de 1750, sa vie et sa pensée
sont étroitement imbriquées.
De 1712 jusqu’aux 16 ans de Rousseau.
Rousseau est
genevois.
Genève est le seul État à porter le titre de
république , et dont les habitants sont appelés citoyens .
Il y
a là une opposition avec la France, royaume de la
monarchie absolue, dont les habitants sont des sujets ; une
opposition entre l’absolutisme français et cette
« république » qu’est Genève (c’est, en fait, une
théocratie : ce sont les pasteurs qui ont le pouvoir).
À 16 ans , Rousseau est en apprentissage chez un
graveur (un grossier personnage qui bat de temps en temps
ses apprentis).
Un soir, Rousseau est resté enfermé en
dehors de la ville (cela lui était déjà arrivé, et il s’était fait
battre par le graveur).
Il décide de s’enfuir, et il va en
Savoie, terre de mission.
Il arrive chez un curé (Pontvert),
qui va garder Rousseau chez lui pendant plusieurs jours
pour le catéchiser.
Rousseau accepte de se convertir grâce
à la table et au vin du curé...
Mais Pontvert ne peut pas continuer à s’occuper de lui.
Il l’envoie à Mme de Warens, qui s’est convertie (elle a
obtenu du roi Piémont de Sardaigne une pension, à charge
pour elle de catéchiser les jeunes gens venus de Genève).
Rousseau et Mme de Warens se rencontrent à Annecy un
dimanche des Rameaux, à la sortie de l’Église.
Jusqu’en 1740 , Rousseau est aux Charmettes.
C’est
une période fondamentale.
En sortant de Genève,
Rousseau est quasiment inculte ; aux Charmettes, il va
faire son « magasin d’idées ».
Dans la bibliothèque de
Mme de Warens, se trouvait, par exemple, le Dictionnaire
historique et critique de Bayle , à la source de la pensée des
Lumières...
À Turin, pour son baptême, Rousseau va rencontrer
pour la première fois la musique (et la musique italienne).
Rousseau n’a jamais appris la musique (sauf sur le tas).
Mme de Warens est piétiste (le piétisme est un courant
qui traverse l’Église catholique romaine, mais aussi
l’Église réformée, ce n’est donc pas un schisme), une
façon souriante de voir la religion (par exemple, Mme de
Warens ne croit pas à l’Enfer).
Rousseau va avoir aussi
cette vision piétiste de la religion.
Au début des années 1740 , Rousseau monte à Paris à
pied.
Il n’a rien sur lui, à part une pièce en un acte qui
n’est pas très bonne ( Narcisse ou l’amant de soi-même ).
Là, l’Académie des Sciences refuse son nouveau procédé
de notation musicale, et on rit de sa pièce.
Rousseau est pauvre, au contraire de Voltaire.
Il va
travailler pour ce dernier (qui écrivait des livrets pour
Rameaux) et écrit un opéra, Le Devin de Village , qui fera
un triomphe.
Louis XV propose une pension, que
Rousseau refuse alors qu’il est pauvre (c’est déjà
l’affirmation de la liberté, un concept qui amènera
Rousseau à renier la notion de sociabilité).
Rousseau est un ami de Diderot.
Il écrit quelques
articles pour l’ Encyclopédie (l’article « économie
politique » par exemple).
En 1749 , Diderot est emprisonné au donjon de
Vincennes à cause de l’ Encyclopédie .
Rousseau va lui
rendre régulièrement visite.
Un jour, en marchant jusqu’au
donjon, il lit dans la gazette une proposition de concours
de l’Académie de Dijon, dont le sujet est : est-ce que les
arts et les sciences ont contribué à purifier les mœurs ? Les
académiciens attendaient un « oui » évident.
Rousseau a
alors ce qu’il a appelé « l’illumination de Vincennes », où
il a en une seule fois vu tout son système de pensée.
Cela
débouchera sur l’écriture du premier discours ( Discours
sur les sciences et sur les arts ), qui sera primé.
Rousseau y
prend le contre-pied de ce qu’attendaient les
académiciens, et il va démontrer que les sciences et les arts
entraînent la dénaturation, ne reposant pas sur la Morale.
Du jour au lendemain, Rousseau est célèbre.
Mais à partir
de ce moment, il ne va faire que développer cette idée
initiale, tout au long de sa vie.
La société, le social, c’est le
mal , le progrès est une fatalité, l’homme se perd dans le
progrès.
Il faut, ayant constaté la dégénérescence de
l’homme, s’interroger : comment sauver cette humanité ?
Cela aboutira en 1755 au deuxième Discours, le
Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité
parmi les hommes , pour lequel Rousseau ne sera pas, cette
fois, primé.
On entre dans une sorte d’engrenage qui va mener en
fin de compte aux Rêveries du promeneur solitaire , à partir
du deuxième discours (dont le sujet porte sur l’origine et
les fondements de l’inégalité parmi les hommes).
Est-ce
que dans l’histoire de l’homme, on peut repérer un
moment où l’inégalité va faire son apparition parmi les
hommes? Est-ce que cette inégalité est fondée, ou faut-il
la condamner ? (et si on la condamne, avec quelle
virulence faut-il le faire ?).
Au XVIII° siècle, Rousseau est
celui qui a condamné avec le plus de virulence cette
inégalité parmi les hommes.
Avec son deuxième discours,
Rousseau n’est pas primé, mais c’est avec ce discours que
tout va être posé.
La suite de l’œuvre politique,
autobiographique et romanesque de Rousseau sera une
Page 2/25 — Introduction..
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