Bel Ami, Maupassant. L'ascension sociale de Bel Ami est-elle justifiée ? Adhère-t-elle à une morale ?

« Dès la ligne 10, Bel-Ami « se croyait un roi qu’un peuple venait acclamer ».Georges Duroy ira même jusqu’à acquérir l’attitude froide, posée et égoïste d’un roi ; en ligne 35, il agira « lentement, d’un pas calme, la tête haute, les yeux fixés ».

Aux lignes 37 et 38, « Il ne voyait personne.

Il ne pensait qu’à lui », et à la ligne 46, « Il ne les voyait point.

». On notera qu’à la ligne 36, l’auteur va jusqu’à faire une allusion à Louis XIV, le Roi Soleil, avec « la grande baie ensoleillée de la porte ». L’ambition de Georges Duroy est telle qu’il n’envisage pas là la fin de son ascension… A peine sorti de La Madeleine, à peine marié, il porte déjà son regard vers la prochaine étape qu’il semble se fixer.

Aux lignes 42 et 43, il indique que « relevant les yeux… la Chambres des députés », et Bel- Ami s’imagine même « faire un bond du portique de la Madeleine au portique du Palais -Bourbon » (lignes 43 à 44). Regardons désormais le rôle des femmes dans la Société, et le rôle essentiel qu’elles ont jouées dans l’ascension de Georges Duroy, qu’elles ont surnommé Bel-Ami. Tout d’abord commençons par sa femme, Suzanne, à qui il semble porter peu d’attention.

Agenouillé à ses côtés (ligne 4), il se redresse ensuite en « donnant le bras à sa femme » en ligne 8, sans évoqué le nom de celle-ci qui devient sa femme, mais en évoquant bien la fonction de femme de cette dernière ; fonction qui lui permettra de progresser dans son ascension sociale. Il ne reprêtera attention à sa femme qu’en lignes 32 et 33, lorsque « Georges repris le bras de Suzanne » , comme un objet nécessaire pour s’afficher en retraversant l’Eglise. A travers cet extrait, on voit que cette femme dont il ne s’intéresse guère semble uniquement un « objet convoité » lui permettant de changer de statut, et de poursuivre son ascension sociale. Son attitude est totalement différente avec Mme Marelle, pour laquelle il éprouve de profonds sentiments. Ainsi, dès la ligne 13, « il aperçut Mme de Marelle », et à partir de ce moment, le récit bascule. Cette dernière est ancrée dans sa mémoire, et réveille des « souvenirs » mot répété en ligne 13 et 14, tellement cela est évocateur pour lui.

S’ensuit alors le déferlement de termes plus évocateurs les uns que les autres « baisers », « caresses », « gentillesses », « son de sa voix », « goût de ses lèvres », « dans le sang », « le désir de la reprendre », « jolie, élégante, avec son air gamin, et ses yeux vifs », « charmante » de la ligne 13 à la ligne 17. Ceci se poursuit même à la ligne 24 avec la description de sa « voix gracieuse ». Cette passion est tellement en lui, qu’il en oublie également la présence de tout le monde, et affiche avec elle dans leurs regards des « yeux souriants, brillants, pleins d’amour » aux lignes 22 et 23. Il sous-entend même « Je t’aime toujours, je suis à toi ! », aux lignes 19 et 20.. »