Beaumarchais a écrit dans son Essai sur le genre dramatique sérieux : Que me font à moi, paisible citoyen d'un état monarchique au XVIIIe siècle, le meurtre d'un tyran du Péloponnèse ou le sacrifice d'une jeune personne en Aulide ? Il n'y a là aucun intérêt, aucune moralité qui me convienne... Expliquez et commentez.
Publié le 09/04/2011
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Ce jugement choque d'emblée : a) Parce qu'il rejette allègrement par-dessus bord des chefs-d'œuvre consacrés par des siècles d'admiration universelle. b) Parce qu'il prend ou semble prendre pour critérium suprême de l'œuvre d'art l'égoïsme utilitaire d'un être incapable de s'élever au-dessus de son siècle. c) Parce qu'il semble procéder d'une étourderie manifeste. Si l'on massacre des tyrans au Péloponnèse, on exécute des rois en Angleterre (Charles Ier) et en France (Louis XVI). Et même la mort de ce dernier « tyran « sera la conséquence d'une révolution dont Beaumarchais, aura lui-même beaucoup à souffrir. D'autre part il importe quelquefois au destin des nations que des« jeunes personnes « aussi innocentes qu'Iphigénie se dévouent à l'intérêt commun. Il est vrai que sur Jeanne d'Arc, Beaumarchais doit partager les sentiments du poète ( ! !) de la Pucelle d'Orléans.
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- RACINE: Que me font, à moi, sujet paisible d'un État monarchique du XVIIIe siècle, les révolutions d'Athènes et de Rome? Quel véritable intérêt puis-je prendre à la mort d'un tyran du Péloponèse, au sacrifice d'une jeune princesse en Aulide? Il n'y a dans tout cela rien à voir pour moi, aucune moralité qui me convienne. (Essai sur le genre dramatique sérieux.) Beaumarchais.
- Beaumarchais écrivait à propos de la tragédie classique : Que me font à moi, sujet paisible d'un Etat monarchique au XVIIIe siècle, les révolutions d'Athènes et de Rome ? Quel véritable intérêt puis-je prendre à la mort d'un tyran du Péloponnèse, au sacrifice d'une jeune personne en Aulide? Il n'y a, dans tout cela, rien à voir, pour moi, aucune moralité qui me convienne. Expliquez et appréciez ce jugement.
- Expliquez et appréciez cette opinion de Beaumarchais : « Que me font à moi, paisible sujet d'un état monarchique, les révolutions de Rome et d'Athènes, le meurtre d'un tyran du Péloponèse, l'immolation d'une jeune personne en Aulide ? Il n'y a rien là pour moi, aucune moralité qui ne convienne. » ?
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