Baudelaire, Les Fleurs du Mal: Paysage (Tableaux Parisiens) - commentaire composé
Publié le 11/01/2012
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1) Le poète adopte un regard artistique sur la ville qui fait naître une série de tableaux:
1er tableau: atelier avec les ouvriers qui chantent et qui bavardent (heureux) + les cheminées des
usines et les clochers placés dans un même plan - > nous invite à rêver dans un mouvement
d'élévation et nous fait accéder à un sentiment d'éternité.
2eme tableau: paysage brumeux marqué par le clair -obscur de la nuit, de la lune, de la lampe et
de l'étoile.
(cf: tableau de Turner) + Harmonie de mouvement vers le haut et le bas avec "les
fleuves de charbon [qui montent] au firmament" et "la lune [qui verse] son pâle enchantement" -
>accord parfait qui montre l'envie de c onjurer la fuite du temps et l'hiver qui guette.
3eme tableau: le singulier hiver (qui s'oppose au pluriel des autres saisons) caractérisé par des
"neiges monotones" - > gommer l'hiver en le recouvrant de neige.
4eme tableau: poète qui se ferme au monde ext érieur et fait naître en lui de vastes espaces et
bâtit des féeriques palais.
Son monde onirique : "horizons bleuâtres", "des jardins", "des jets
d'eau", "des baisers", "des oiseaux chantant soir et matin", "Printemps", "soleil", "tiède
atmosphère" -> une nature domestiquée par le poète.
2) Le paysage dilaté qui échappe à la puissance du temps :
Emploi du futur : "je verrai", " je m'enfermerai", "je rêverai" - > futur utopique.
(Les rythmes ternaires et binaires qui constituent la musicalité par excellence) ?
L'emploi des pluriels "les brumes", "les tuyaux", "les clochers", "les printemps, les étés, les
automnes".
Utilisation de l'infinitif : "monter", "verser", "composer", "évoquer" - > monde impersonnel et
intemporel qui échappe à la puissance du temps.
+ p articipe présent : "pleurant", "rêvant".
3)Monde utopique du poète marqué par l'idéalisation:
Regard du monde réel en hauteur ("auprès du ciel", "du haut de sa mansarde") pour mieux
l'idéaliser.
L'hiver disparait comme les pleurs et le printemps règne dan s ses églogues idylliques (monde
pastoral où règne l'amour).
Il conjure le mal pour faire triompher le bien dans son monde.
En plongeant dans son univers, il se ressource dans la vie antérieure de son enfance : "tout ce que
l'Idylle a de plus enfantin" (vers 20) - > sa poésie devient de "l'enfance retrouvée" (article critique
sur V.Hugo).
- > Paysage idéalisé comme dans les contes de fées.
III-La caractérisation du poète
1)Originalité du romantisme baudelairien:
Proche de l'idéal romantique : Il écoute en r êvant les hymnes solennels et il est proche du ciel, des
astrologues -> intercesseur entre les puissances divines et les hommes.
Poète qui ne s'engage pas dans son temps : "l'Emeute, tempêtant vainement à ma vitre" - >il se
singularise donc en se tournant v ers son seul univers intérieur où il trouve ainsi son bonheur.
- >
poésie qui apparait comme une quête de soi.
2)Poète démiurge qui égale Dieu:
Poète créateur, architecte de son monde: "composer" (vers 1), "voir naître" (vers 9), "bâtir" (vers
16), "évoquer" : faire apparaître par la magie (vers 24).
- > Créer est pour lui source de volupté.
Poète démiurge qui crée par sa volonté: 6 répétitions du "je" + 9 occurrences des adjectifs
possessifs de la première personne.
Sa volonté est présente dans tout le poèm e : "je veux" (vers 1), "ma volonté" (vers 24)
- >le poète possède le don de créer.
3)L'importance de la musique et des correspondances dans sa poésie:
Musicalité: Rythmes binaires et ternaires + les assonances ([ɑ ˜] et [a]) et les allitérations des
gutturales ([g] et [k]) et des chuintantes ([s], [z], [ʃ ], [ʒ])
- > les sons et les idées se répondent en parfaits échos comme une harmonie du soir..
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