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Baudelaire, Les Fleurs du Mal (LXXX): Commentez ce poème en insistant sur le thème de l'ennui.

Publié le 09/03/2011

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Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte, L'Espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur, Ne veut plus t'enfourcher! Couche-toi sans pudeur, Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle bute. Résigne-toi, mon cœur; dors ton sommeil de brute. Esprit vaincu, fourbu! Pour toi, vieux maraudeur, L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute; Adieu donc, chants de cuivre et soupirs de la flûte! Plaisirs, ne tentez plus un cœur sombre et boudeur! Le Printemps adorable a perdu son odeur! Et le temps m'engloutit minute par minute, Comme la neige immense un corps plein de roideur; Je contemple d'en haut le globe en sa rondeur Et je n'y cherche plus l'abri d'une cahute. Avalanche, veux-tu m'emporter dans ta chute?

Baudelaire, Les Fleurs du Mal (LXXX).  

• Le sujet indique : Commentez ce poème en insistant sur le thème de l'ennui.  

Plan de commentaire • La présence physique de l'ennui : il est un « cancer « qui « dévore « et nul n'échappe à cette « contagion «. Ces termes appartiennent au vocabulaire du corps. Ils font sentir que l'ennui n'est pas seulement un état d'âme, un vague découragement, consécutif à quelque échec ou à la révélation des difficultés pratiques de la vie. Il prend racine au plus profond de nous-mêmes, il nous ronge dans notre substance la plus intime. Il est atteinte au principe de vitalité. Il brise dans l'être les ressorts essentiels de l'énergie. L'image du « cancer « n'est pas originale mais elle donne une idée juste de l'implacable destruction sourdement opérée par l'ennemi.

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