Baudelaire Les Fleurs du mal (1857) La mort des pauvres
Publié le 04/03/2011
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C'est la Mort qui console, hélas! et qui fait vivre; C'est le but de la vie; et c'est le seul espoir Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre, Et nous donne le cœur de marcher jusqu'au soir; 5 A travers la tempête, et la neige, et le givre, C'est la clarté vibrante à notre horizon noir; C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre, Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir; C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques 10 Le sommeil et le don des rêves extatiques, Et qui refait le lit des gens pauvres et nus; C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique, C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus! Les Fleurs du mal, « La mort«, CXXII Le voyage (VIII) O Mort, vieux capitaine, il est temps! levons l'ancre! Ce pays nous ennuie, ô Mort! Appareillons! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons! 5 Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte. Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe? Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau. Les Fleurs du mal, «La mort«, CXXVI
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