BAUDELAIRE : L'ALBATROS. COMMENTAIRE
Publié le 15/05/2012
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Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Après ses études, Baudelaire fut confié par ses parents à un officier de marine qui devait l'emmener à Calcutta : moyen héroïque, pensaient-ils, de le guérir de la littérature. Il fut si insupportable et extravagant, qu'on dut le débarquer à l'île Bourbon. Ce voyage ne fut, cependant, pas perdu pour le poète.

«
I.
Idée du poème.
C'est un poème symbolique destiné à traduire une idée sous
une forme sensible.
Le symbole est une comparaison, mais une
comparaison
qui.
vit et se développe et dont la clef se trouve à la fin.
L'idée est, ici, l'impossibilité pour le poète de s'adapter à la vie réelle et pratique.
Son génie l'isole, le prédispose à la
souffrance et l'expose aux railleries des gens qui se meuvent tout naturellement dans un monde vulgaire et roütinier et
sont fermés à tout idéal.
On peut comparer avec le Moïse de Vigny.
Mais Baudelaire ne pouvait pas, comme Vigny, gentil homme et académicien, s'enfermer dans une tour d'ivoire; il a
vécu en marge de la société, incompris non seulement des siens et de la foule, mais de beaucoup de ses pairs.
Rappeler les
misères de son existence (embarras continuels d'argent, amours
dégradantes, abus des excitants) et ce que vous savez de son
caractère : sous une affectation de dandysme et de corruption,
un idéal très noble, trahi non sans remords par une volonté
vacillante (Spleen et Idéal).
II.
Composition et rythme.
Trois strophes de quatre vers décrivent l'oiseau et son
embarras sur le pont.
Une quatrième explique le symbole.
Noter l'ampleur des deux premières: une phrase par strophe.
La troisième traduit par la construction même la gaucherie de l'albatros.
La quatrième est d'un puissant effet.
Les rimes sont riches, les coupes régulières: pour la facture
des vers, on a comparé
Baudelaire à Boileau.
Pour le rythme,
souligner les vers
Qui suivent, indolents compagnoM de voyage .•.
Laissent piteusement leurs grande.
ailes blanche• Comme des avirons trainer à côté d'eux ...
L'autre mime, en boilant, l'infirme qui volait •••
III.
Style.
Toutes les expressions et comparaisons, réalistes ou magni fiques, toujours significatives et pittoresques, sont admira blement choisies pour bien faire ressortir : 1.
La noblesse de l'oiseau dans les airs : de grandes ailes
blanches lui permettent de planer sans effort (indolents) et de hanter la tempête (noter la hardiesse heureuse de cette expres sion : l'albatros ne brave pas la tempête, il y est comme dans son élément naturel)..
»
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