Baudelaire L'albatros
Publié le 19/05/2013
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• B- Le jeu sur les sonorités
• Les sonoritésLe jeu sur les sonorités renforce le contraste.
La majesté de l'oiseau en vol est
rendue par l'assonance en " en " (vers 1, 2, 4, 13, 14, 16) et l'allitération en "v" (vers1, 2, 3,
4).
La déchéance de l'albatros se traduit sur le plan phonétique par une sorte de dégradation
et l'assonance en "en" est désormais associée à des mots dont le sens ou les connotations
sont négatives ou péjoratives.
Le destin funeste de l'oiseau est prédit par l'allitération en "s"
du vers 4 : "gouffres amers".
La troisième strophe accumule des sonorités qui produisent un
effet désagréable avec l'assonance en "e", assonance déjà présente dans la strophe
précédente avec "eu" de "honteux" au vers 6, "piteusement" au vers 7, "à coté d'eux" au vers
8 et l'allitération en "c" et en "gu" comme "gauche" au vers 9 et la cacophonie " comique et
laid " du vers 10.
Ainsi, le jeu des sonorités accentue la différence de l'animal au fur et à
mesure du poème ce qui est renforcé par la disposition en chiasme des sonorités du vers 11.
• C- Le mouvement des phrases
• Le mouvement des phrasesIl prend une valeur descriptive.
On notera en particulier :- Une
ample phrase, bien balancée pour présenter l'oiseau en vol dans la première strophe ;- Une
nouvelle phrase dans la deuxième strophe très ample mais cette fois avec une nuance
d'ironie pour présenter l'oiseau posé sur les planches ;- Dans la troisième strophe, une série
de trois phrases exclamatives plus courtes, au rythme plus haché pour traduire la souffrance
de l'albatros ;- Dans la quatrième strophe, une phrase en deux parties qui explique la
dimension symbolique de la comparaison avec l'oiseau, il récapitule l'opposition.
• III - Les symboles d'une chute
• A- Une image symbolique -
• 'image de la chuteA prendre au sens physique et au sens moral du terme, la chute du poète
oiseau est suggérée par des images symboliques : perdant la liberté dont il jouit quand il "
hante la tempête " (vers 14).
C'est une métonymie du climat pour désigner le lieu, il est
désormais prisonnier des " planches " au vers 5, synecdoque pour désigner le pont du navire.
On note le caractère ridicule de l'oiseau lorsqu'il est en dehors de son élément car un roi sur
une planche, ce n'est pas sa place.
L'anacoluthe des deux derniers vers (" exilé " est au
masculin singulier, on attend donc un sujet au masculin singulier mais on a " ses ailes " qui
est au féminin pluriel) accentue le déchirement du poète entre ses deux vies : celle de la
réalité et celle de l'idéal.
L'art est pour Baudelaire une affaire personnelle : le poète ne se
mêle pas au public vulgaire.
Leurs cultures sont trop éloignées.
Le poète doit donc s'exiler,
être seul et cette singularité s'est cristallisée dans le symbole de l'albatros.
• B- La portée des images
La portée des imagesL'albatros est désigné par les expressions suivantes : des périphrases au
x vers 2, 3, 6, 9, 13, 19 qui ont toutes une valeur emphatique : de périphrase en périphrase,
c'est tout l'aspect majestueux et souverain qui est déployé.
La dernière strophe développe la
comparaison entre le poète et l'albatros.
C'est la même souveraineté dans la solitude mais
c'est la même déchéance lorsqu'il redescend au niveau de l'humanité vulgaire.
La
comparaison entre l'oiseau et le poète permet de dégager la signification allégorique du
poème : comme l'albatros, le poète est victime de la cruauté des hommes ordinaires comme
les hommes d'équipage au vers 1 qui ne sont pas es " indolents compagnons " (vers9).
De.
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