Bardamu, un candide des temps modernes ?

« et saura garder son optimisme.

Il ne baissera jamais les bras et ne se pliera à la volonté de personne lorsqu’il s’agitde protéger quelqu’un d’important.

Prenons comme exemple le moment où il tue le frère de Cunégonde car celui-cis’oppose à son mariage.

À l’instar de Candide qui ose prendre des décisions lorsqu’elles s’imposent, Bardamu estlâche du début à la fin.

La lâcheté permet à Bardamu de s'assumer en qualité de déserteur dans l'épisode de laguerre, de fuir ses responsabilités aux colonies, de quitter son emploi chez Ford et de réclamer de l'argent à sesconnaissances établies aux États-Unis ainsi que de fermer les yeux sur de multiples avortements.

Parmi tous cesactes de passivité et de lâcheté, on retient en particulier celui de Rancy, lorsqu’une jeune fille, ayant raté sonavortement, se vide littéralement de son sang dans un appartement sordide, et où sa mère hurle que sa famille seradéshonorée si elle va à l’hôpital.

Bardamu contemple, passif, ouvrant à peine la bouche.

On remarque que du pointde vue de son comportement avec les gens, Bardamu est a peu de choses en commun avec Candide.

En effet,l’officier maigrelet et désintéressé au plus haut point de la vie des autres est l’antonyme du personnage de Voltairequi est prêt à tuer pour défendre et protéger les êtres qu’il chérit.

L’un avance tant bien que mal et cette façonpositive de voir d’avance le conduira finalement à ce qu’il a toujours recherché, « tout étant fait pour une fin, toutest nécessairement pour la meilleure fin » lorsqu’il cultivera sa propre terre à l’aide de ses amis.

Tandis que l’autresubit la volonté des autres jusqu’au bout et ne sortira jamais de cette nuit sans fin.

Candide ou l’optimisme,Bardamu ou le pessimisme. Comme nous venons de le présenter, Candide et Bardamu sont sans contexte des personnages disposant deplusieurs points communs.

Premièrement, la ressemblance de leurs voyages où ils vont être embarqués dansdifférentes mésaventures.

Tout n’est que suite de désillusions ; ils passent du simple préjugé à la dure réalité dumonde, telle que la guerre.

Deuxièmement, les deux sont extrêmement naïfs, Candide croit dur comme fer auxthéories de Pangloss alors que l’ignorance de Bardamu est total lorsqu’il part en guerre uniquement par vérification.Cette simplicité se transforme même en absurdité car Candide est en extase devant ce que possède le baron deThunder-ten-tronck pendant que Bardamu se demande pourquoi les Allemands lui tirent dessus.

Néanmoins, ilspossède une façon d’avancer et de réagir différente.

Le personnage de Céline est lâche et subit les événementstout au long de sa vie tandis que Celui de Voltaire est prêt à se battre pour protéger les siens.

Candide se relèveratoujours de ses mésaventures et finira par trouver ce en quoi il a toujours crue, contrairement à Bardamu quicontinuera son avancé jusqu’au bout de la nuit ; comme dit plus haut, à l’instar de Candide ou l’optimisme, on peutbel et bien parler de Bardamu ou le pessimisme.

Il est donc difficile d’affirmer que Bardamu est un Candide des tempsmodernes.

Cependant le contraire serait aussi mensonger.

En conclusion on peut dire que le personnage de Voltaireainsi que celui de Rousseau sont doté de ressemblance dans leurs péripéties et leur ignorance du monde réel.Toutefois, ils se relèveront et continueront leurs mésaventures d’une manière différente car pour l’un se seral’optimiste qui le conduira vers ce qu’il a toujours recherché, alors que l’autre, s’enferma dans une spirale noir dont ilne verra jamais la lumière.. »