BAOUR-LORMIAN Pierre François Marie : sa vie et son oeuvre
Publié le 16/11/2018
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BAOUR-LORMIAN Pierre François Marie, pseudonyme de Pierre François Marie Baour (1770-1854). Poète toulousain, Pierre Baour entreprit en 1795 de traduire la Jérusalem délivrée, adaptation versifiée dans laquelle il préfère « le développement à la précision » et, pour cela, n’hésite pas à « retrancher de l’original tout ce qui est sans intérêt ». De là, une véritable trahison du Tasse, dénoncée par Lebrun-Pindare. Pour répondre aux accusations, Baour déchaîne ses foudres et publie les Satires toulousaines, suivies de Mon premier mot (1797) et de Mon second mot (1798). Le succès tardant à venir, Baour compose alors quelques médiocres poésies de circonstance tout en poursuivant son métier de traducteur : en 1801, il adapte librement les Nuits de Young, qui lui fourniront par ailleurs plus de la moitié des vers de ses propres Veillées poétiques et morales (1811), avant de versifier les Poésies galliques d’Ossian (1801) à partir de la traduction en prose qu’avait donnée Le Tourneur en 1777. Devenu « le grand barde Baour », il versifie à tout propos en style ossianique : pour célébrer le Concordat (Chant gallique, 1802), en l’honneur du fils de Ber-nadotte, etc. Ce succès l’encourage à tenter sa chance sur la scène. Il connaît, dans cette carrière, des fortunes diverses puisque Antiochus est refusé par le Théâtre-Français (1803), qu'Omasis (1806) — « la tragédie la plus remarquable depuis Voltaire par la beauté et l’harmonie du style », selon le jugement de l’époque — triomphe et que le Mahomet II (1811) tombe sans gloire, malgré l’interprétation de Talma. Élu à l’Académie à la veille de la chute de l’Empire, l’« Homère toulousain » embouche aussitôt la trompette pour chanter les nouveaux maîtres (Épître au roi, 1816) et brocarder son ancien protecteur, accusé de « tyrannie » pour l’avoir « flétri d’une pension de six mille francs »! Puis il part en guerre contre la jeune génération dans quatre satires, le Classique et le Romantique (1825) ouvrant des hostilités que les Nouveaux Martyrs (1829) achèveront pour le plus grand bien de leur instigateur, couvert de ridicule. Et c’est dans l’indifférence générale qu’il mourut à Paris achevant, aveugle, une carrière littéraire menée comme une « suite d’opérations de Bourse » (P. Van Tieghcm)...
Dès 1804, Baour était persuadé qu’il « fallait faire un Dix-Huit Brumaire de la littérature », qu’il ne fallait qu’un homme et qu’il serait cet homme-là : or la postérité, loin de voir en lui le Bonaparte de la poésie, en a fait le type le plus achevé du classique rétrograde, dont il présente, par l’outrance de ses propos et de ses attitudes, une pitoyable caricature. En un temps où bouillonnaient les idées, il s’est abstenu de faire acte d’originalité, préférant
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