Balzac, Modeste Mignon
Publié le 03/07/2023
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Honoré de Balzac, Modeste Mignon
Balzac : Romancier français, Honoré de Balzac est l'auteur d'un ensemble de romans
intitulé la Comédie humaine, qui dépeint avec réalisme les rouages de la société de
son époque (la Comédie Humaine est le titre sous lequel Honoré de Balzac a regroupé
un ensemble de plus de quatre-vingt-dix ouvrages — romans, nouvelles, contes et
essais — de genres réaliste, romantique, fantastique ou philosophique, et dont
l'écriture s'échelonne de 1829 à 1850..
Honoré de Balzac naît à Tours le 20 mai 1799.
Sa famille est le fruit des mutations de l'époque qui voit émerger une petite
bourgeoisie, à l'image de son père, directeur des vivres de la 22e division militaire.
Si
la beauté des paysages tourangeaux semble avoir marqué l'enfance d'Honoré, ses
premières années ne sont pas celles de l'innocence et du bonheur.
Sa mère, une jeune
femme de 21 ans mariée à un homme qui en a 53, ne donne guère d'affection à son
fils aîné.
Heureusement, Honoré est très proche de sa petite sœur Laure, future
madame Surville, avec laquelle il instaure une complicité qui ne s'éteindra jamais.
En
1807, Honoré découvre la solitude du pensionnat à Vendôme.
Il revient à Tours en
1813 comme externe.
Dès l'année suivante, en 1814, et alors que l'heure de la
Restauration a sonné en France, la famille Balzac s'installe dans la capitale.
Deux ans
plus tard, Honoré entame des études de droits tout en suivant le métier de clerc de
notaire.
Son employeur, Jean-Baptiste Guillonnet-Merville, inspirera plus tard le
personnage de Derville, présent notamment dans Le Colonel Chabert.
A 20 ans,
Honoré de Balzac est bachelier en droit, mais il renonce à la carrière de juriste : il
veut être écrivain.
Dès 1820, Balzac rédige ses premières œuvres.
Il se concentre sur
le théâtre et traite la révolution anglaise.
Mais son Cromwell reçoit un accueil
défavorable.
Tout comme la plupart de ses futures pièces, il ne sera jamais joué.
Face
à ces difficultés, Balzac ne renonce pas.
Il se consacre à l'écriture "alimentaire" en
publiant des romans d'aventure sous divers pseudonymes.
Certaines de ses œuvres
sont d'ailleurs le fruit de collaboration.
A défaut d'exprimer son génie, Honoré travaille
son style.
A cette époque, il est l'amant de Laure de Berny, une femme de 22 ans son
aînée.
A partir de 1825, Balzac tente l'aventure de l'édition avant de s'essayer à
l'imprimerie un an plus tard.
Les résultats sont désastreux et le criblent de dettes
quasiment pour le reste de sa vie.
En 1828, il décide de limiter ses ambitions à la
littérature, ou tout du moins à l'écriture, puisque ce sont ses articles de presse qui lui
donnent l'argent pour survivre.
C'est ainsi que jusqu'en 1833, Balzac se consacre
essentiellement au journalisme où, après la Révolution de Juillet, il affiche ses
convictions légitimistes.
Il convoite d'ailleurs un poste de député en 1831, sans y
parvenir.
Par ailleurs, il affiche déjà un goût du luxe qu'il n'aura jamais les moyens
d'assumer.
Durant cette décennie, hormis une nouvelle tentative malheureuse dans la
presse avec la création de la Revue parisienne, Balzac ne se hasarde plus dans des
projets aventureux.
Il se contente d'être le cauchemar des éditeurs, en corrigeant
sans relâche ses manuscrits.
Il va jusqu'à provoquer 17 allers-retours avec
l'imprimeur avant d'accepter une version définitive.
Il poursuit la rédaction de son
œuvre La Comédie humaine, ainsi que sa relation épistolaire avec l'ukrainienne Eve
Hanska.
A partir de 1843, les deux amants se décident à suivre une vraie relation,
faite de voyages en Europe.
Balzac dépense des fortunes, espère un enfant qui sera
mort-né, avant que le mariage puisse aboutir le 14 mars 1850.
Malade, fatigué par de
nombreuses crises cardiaques, épuisé par son travail et ses excès, Honoré de Balzac
s'éteint le 18 août 1850 à Paris dans son "palais" de la rue Fortunée.
Sur Balzac pèse la définition d'un écrivain réaliste, bien qu'elle ne soit pas tout à fait
adéquate.
Il s'agit d'un auteur qui s'attache à représenter la réalité.
C'est l'objectif de
tous les écrivains qui, en fonction de l'époque dans laquelle ils vivent, font
l'expérience de considérations différentes.
Il y a une discontinuité avec l'école
précédente et un renouvellement du langage et des codes littéraires.
On ne peut donc
pas dire que la représentation de la réalité chez Balzac soit fidèle à celle de Flaubert
ou de Zola, chacun est différent.
Balzac est vraiment un œil, il gorge son écriture de
détails, aucun ne lui échappe.
Il y a chez lui un authentique vertige et un délire du
détail.
Balzac est le prototype du narrateur omniscient ou aussi appelé focalisation
zéro (le regard de Dieu est signifié) et est un narrateur extradiégétique.
Point de vue : interne (fixe, variable et multiple), externe et focalisation zéro.
Il
s'agit du regard, les événements peuvent être perçus à travers les yeux du narrateur.
Madame Bovary a une focalisation interne car nous voyons les événements à travers
les yeux d'un personnage.
Foc.
Externe : le regard est externe.
Voix : le narrateur extradiégétique est la voix qui raconte mais qui n'est pas dans
l'histoire, le narrateur intradiégétique est celui qui est impliqué dans la narration.
Analyse de l’œuvre : Modeste Mignon parut d’abord en feuilleton, en 1844, dans le
Journal des Débats : Balzac, depuis plusieurs années, comme tous les grands
romanciers de sa génération, réservait la primeur de ses romans aux grands
quotidiens qui payaient très cher cet avantage.
Après cette pré-publication, Balzac fit
paraître trois éditions successives de son roman chez des éditeurs différents, et
finalement il fut réédité une quatrième fois l’année suivante, dans l’édition de la
Comédie humaine où Balzac le plaça parmi les Scènes de la vie privée.
Ce sont
naturellement les perpétuels besoins financiers de Balzac qui expliquent cette cascade
d’éditions accompagnées des droits d’auteur correspondants.
Ce classement parmi les Scènes de la vie privée était d’autant plus naturel que cette
série, selon Balzac, devait signaler les dangers que les jeunes filles et les jeunes
femmes rencontrent au début de leur vie.
Modeste Mignon est, en effet, “l’histoire
d’une jeune fille”, propre à instruire les jeunes filles, et aussi l’histoire d’un mariage, le
grand événement de leur vie : elle répondait à une méditation sur le mariage que
Balzac avait commencée deux ans plus tôt dans les Mémoires de deux jeunes mariées,
Balzac choisit comme milieu la haute bourgeoisie de province, la famille d’un gros
armateur du Havre, et il change aussi de registre : Modeste Mignon, oeuvre un peu
trop romanesque, n’a pas la gravité et la valeur exemplaire du roman qui la précédait.
Le sujet avait été fourni par Mme Hanska.
Elle avait écrit une nouvelle inspirée de sa
propre histoire, probablement l’idylle par lettres d’une jeune fille et d’un grand poète à
qui elle a écrit.
Elle la détruisit, dit-elle, mais elle en parla dans une lettre et Balzac lui
répondit en lui demandant de la refaire sur un canevas un peu différent.
“Il faut
peindre d’abord une famille de province où il se trouve, au milieu des vulgarités de
cette vie, une jeune fille exaltée, romanesque, et puis, par la correspondance,
transiter vers la description d’un poète à Paris.
L’ami du poète, qui continuera la
correspondance, doit être un de ces hommes d’esprit qui se font les caudataires d’une
gloire, c’est une jolie peinture que celle de ces servants-cavaliers, qui soignent les
journaux, font les courses, etc.
Le dénouement doit être en faveur de ce jeune
homme, contre le grand poète, montrer les manies et les aspérités d’une grande âme
qui effraye les petites.”
C’était exactement le sujet de Modeste Mignon, dont Balzac commença la rédaction
tout aussitôt, avant même d’avoir reçu la réponse de Mme Hanska.
Mais presque tout
de suite, Balzac, changea le dénouement du roman en donnant au sujet une
signification bien plus intéressante.
Les “aspérités” d’une grande âme d’écrivain vont
disparaître, on verra au contraire les dessous et les servitudes d’une carrière, et le
roman montrera l’opposition entre le rêve que font les jeunes filles quand leur
imagination s’exalte sur quelque idole et la réalité qu’elles découvrent quand elles la
connaissent mieux.
Il ne s’agit nullement d’un roman par lettres, puisque les lettres reproduites dans ce
roman ne sont que des documents, qui n’occupent qu’une assez faible partie de
l’ensemble.
Il n’y a donc pas lieu de comparer Modeste Mignon à la correspondance de
Goethe avec Bettina von Arnim qui n’est à mentionner que pour renvoyer à une
situation vécue.
Il y a plus d’analogie avec le Torquato Tasso de Goethe qui montre
également une confrontation entre une image idéale et la vie réelle, rapprochement
auquel invitent aussi les noms des personnages de Balzac qui ont une certaine
assonance avec ceux des personnages de Goethe.
Le premier soin de Balzac, comme son canevas l’indique, est de “peindre une famille
de province”.
C’est un début habituel chez Balzac, la description d’un certain milieu à
une certaine date.
Mais Balzac a un instinct tout particulier pour rattacher tout ce qu’il
touche à l’histoire de ce siècle en....
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