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AVERMAETE Roger : sa vie et son oeuvre

Publié le 15/11/2018

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AVERMAETE Roger (1893-1988). Cet Anversois au verbe haut partage avec quelques autres écrivains belges le sort paradoxal d’être à la fois très connu dans le monde des lettres et très généralement ignoré par les historiens de la littérature, comme si la renommée « populaire » devait, outre-Quiévrain, être inversement proportionnelle au talent... « Je n’ai pas d’ennemis, proclame-t-il en toute lucidité, mais il est clair que je ne fais pas plaisir à tout le monde. Je dérange » (1984, cité dans Vlan).

 

Lumière

 

Autodidacte pour l’essentiel de ses amples connaissances, Roger Avermaete a porté son action engagée dans le domaine social, le domaine littéraire et le domaine artistique. Employé de l’assistance publique à seize ans, directeur de l’Ecole professionnelle des Métiers d’art (Anvers) à trente-trois ans, le pacifiste, agnostique et sceptique qu’il est déjà crée, en 1919, la revue Lumière. Ce sera, sous sa direction dynamique, la tribune d’un groupe de jeunes intellectuels belges internationalistes qui se reconnaissent comme maîtres à penser Romain Rolland, Georges Duhamel, Henri Barbusse. Ce sera aussi le réceptacle qui accueillera jusqu'en 1923 des contributions inédites signées par Charles Plisnier, Stefan Zweig, Upton Sinclair, Joseph Delteil, Pierre-Jean Jouve, Anton Tchékhov...

C’est avec Lumière qu’Avermaete est entré en littérature, et il ne devait plus la quitter. La liste de ses œuvres

« publiées ou représentées fait apparaître quelque cent titres.

Dès 1925, il fait jouer à Paris, par l'« Atelier», L'être ou ne pas l'être, et c'est le début d'une longue aventure de dramaturge qui le conduit de la farce (Ren­ dez-vous, 1927; Maison recommandée, 1930) au théâtre à thèse (le Maître de la mer, 1931; le Prisonnier des cimes, 1964) en passant par l'évocation historique (la Guerre de la vache, 1964) et la comédie des mœurs (Quand le diable s'en mêle, 1959).

Dans le conte et dans le roman, il livre son goOt d'une analyse stendhalienne des comportements humains (Les hommes préfèrent les brunes, 1930; le Plus Bel Homme du monde, 1947; le Plus Heureux des hommes, 1954), mais il ne donne véri­ tablement libre cours à son esprit caustique, son ironie savante et son style vigoureux que dans les essais, consa­ crés à sa ville (Synthèse d'Anvers, 1932), aux artistes (James Ensor, 1949; Rembrandt et son temps, 1952; Per­ meke, 1958; Rubens et son temps, 1964; lanchelevici, 1975), à la Belgique (La Belgique se meurt, 1938; Belgi­ que, synthèse de deux mondes, 1958; Nouvelle histoire de Belgique, 1971; Belgique, où vas-tu?, 1983).

Et s'il n'en reste qu'un ...

Les analyses d' Avermaete concernant son pays sont sans aucune complaisance.

Il s'y montre bon prophète, mais triste de 1' être.

La désagrégation du pays lui paraît absurde et, meilleur connaisseur de la sensibilité fla­ mande que de la sensibilité wallonne, il croit que le bilinguisme aurait tout arrangé.

On peut regretter les conclusions naïves d'une approche qui, chemin faisant, révèle une grande acuité de pensée.

BIBLIOGRAPHTE La collection complète de la revue Lumière est accessible depuis 1978 dans la collection « Kraus Reprint ''· Sur la person­ nalité de Roger Avermaete.

on peut consulter l'ouvrage de Désiré Denuit, Roger A vermaere le non-conformiste, préface de Henri Guillemin, Bruxelles, 1979, ainsi que le catalogue, rédigé par Martine Gilmont et Nathalie Grunhard, d'une exposition organi­ sée par l' ASBL.

Archives et Musée de la Littérature à la Biblio­ thèque Royale Albert 1er, Bruxelles, du 20 janvier au 3 mars 1979 (Bruxelles, 1979, collection «Catalogues des expositions littéraires organisées par la Bibliothèque Royale Albert 1•• >•).

J.

DECALUWÉ. »

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