Augustin Thierry a raconté que sa vocation historique s'était éveillée à la lecture des Martyrs de Chateaubriand, à l'enthousiasme qu'il éprouva. Il ajoute que « tous » ont la même dette envers Chateaubriand. Dans quelle mesure, selon vous, les historiens de la première moitié du XIXe siècle ont-ils pu subir l'influence de Chateaubriand et lui devoir certaines qualités et certains défauts ?
Publié le 14/03/2011
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De toute évidence, Chateaubriand n'a pas pu apprendre ni à Augustin Thierry ni aux autres les méthodes de l'érudition historique, les enquêtes dans les archives et les manuscrits. Sans doute Chateaubriand a des scrupules que n'avaient ni d'Urfé, ni La Calprenède, en évoquant dans l'Astrée ou Pharamond les mœurs des « vieux Gaulois « ; il a consulté les livres déjà soigneusement documentés qui lui ont appris ce qu'étaient une armée romaine en campagne, les druides, les mœurs et les façons de combattre des Francs.
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- Dans une lettre à un ami, après un rapide examen de la manière dont l'histoire était comprise avant lui, Augustin Thierry expose sa propre manière de la concevoir et de la traiter. © Tu te rappelles l’enthousiasme que provoqua chez moi la lecture du sixième livre des Martyrs. Ce moment a été décisif pour ma vocation. Je serai historien, mais je veux faire quelque chose de tout à fait nouveau.
- « Toutes les nouveautés durables de la première moitié du XIXe siècle, en poésie, en histoire, en critique, ont reçu de Chateaubriand ou la première inspiration ou l'impulsion définitive» (Nisard). Commentez et discutez. On ne saurait suspecter Nisard de tendresse pour tout ce qui touchait au mouvement romantique. Classique plein de prévention, il jugeait avec sévérité toutes les nouveautés de son temps. On n'en est que plus étonné de la clairvoyance du jugement qu'il porte sur l'influ
- Fénelon écrit dans la« Lettre à l'Académie » :« Le bon historien n’est d’aucun temps ni d'aucun pays. Quoiqu’il aime sa patrie, il ne la flatte jamais en rien. L’historien français doit se rendre neutre entre la France et l’Angleterre.... » Expliquer et discuter cette théorie. Par ce que vous connaissez des historiens du XIXe siècle, vous direz si elle vous semble avoir été appliquée par eux et dans quelle mesure.
- Madame de Staël écrit on 1800 dans De la Littérature (Première Partie, chap. 11 ) : « Ce que l'homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. Les esprits médiocres sont, en général, assez satisfaits de la vie commune: ils arrondissent, pour ainsi dire, leur existence, et suppléent a ce qui peut leur manquer encore par les illusions de la vanité: mais le sublime de l'esprit, des sentiments et des actions doit son essor au besoin d'échapper
- Chateaubriand écrit, au début de ses Mémoires d'outre-tombe : « J'exerçais peut-être sur mon siècle, sans le vouloir et sans le chercher, une triple influence, religieuse, politique et littéraire. » Dites dans quelle mesure ce jugement de l'auteur sur lui-même vous paraît fondé.